20 – Notre visite chez le Père Noël en Finlande

Après les excellents moments passés en Norvège, nous faisons notre entrée en Finlande, dans la voiture de deux Somaliens qui nous déposent dans le village juste de l’autre côté de la frontière : Karigasniemi. A ce moment-là, nous n’avons alors aucune idée de ce à quoi peut bien ressembler ce pays dont on ne connaît pas grand-chose en France. Y a-t-il quelque chose à visiter ? Les finlandais sont-ils ouverts d’esprit ?

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Arrivés en Finlande !

Nous commençons donc le stop en direction d’Ivalo, sans savoir ce qui nous y attend. En réalité, de ce côté de la frontière, les routes sont très peu fréquentées. De plus, nous faisons du stop en direction d’une ville qui se trouve à plus de 100km de là, et dont la route qui y mène est totalement inhabitée, à l’exception de quelques maisons. Au bout de 20 minutes, nous n’avons vu passer que 3 voitures. Heureusement pour nous, la 4ème voiture s’arrêtera, avec à son bord la postière. Elle rentre chez elle après sa tournée, et fini par les quelques maisons qui se trouvent sur la route qui nous intéresse.

Nous montons donc avec elle, et nous la laissons faire son travail durant l’heure que nous passons avec elle. Comme nous nous y attendions, les maisons sur cette route interminable en direction de l’Est ne sont pas monnaie courante. Une petite centaine de personnes seulement a le courage de vivre ici à l’année, loin de toutes accommodations.

En voiture, nous avons également l’occasion de découvrir les paysages de ce pays inconnu. Et l’on comprend pourquoi les touristes ne viennent pas souvent ici ! En effet, le bord de la route est constitué uniquement de forêts. Nous apercevons de temps en temps des lacs, mais rien de bien extraordinaire qui pourrait nous faire apprécier ce paysage très monotone. Bien entendu, la forêt et les lacs sont vraiment jolis, mais on se lasse très vite ! Nous espérons que nous aurons l’occasion de voir des paysages plus intéressants par la suite !

Cette postière nous déposera à la fin de la route, après nous avoir expliquée qu’elle ne pouvait pas nous loger pour ce soir, car elle sait d’avance ce que pourrait en dire son mari. Nous reprenons donc le stop en direction du Sud.

En Finlande, les routes sont rares. La plupart du temps nous sommes donc obligés de faire des détours afin d’atteindre notre but. Pour atteindre la ville d’Ivalo, nous devions par exemple prendre en direction de l’Est, avant de pouvoir redescendre vers le Sud.

Heureusement, nous n’attendons que 5 minutes avant qu’un couple d’Espagnols (parlant français) ne nous dépose 5km plus loin, à une station essence, beaucoup plus simple pour trouver une voiture ! Mais finalement, après avoir fait leur plein d’essence, ils nous font remonter dans leur voiture afin de nous conduire jusqu’à Inari. Nous ne comprenons que plus tard qu’ils ont fait ce chemin uniquement pour nous, alors que leur destination se trouvait en fait dans l’autre sens !

A Inari, nous ne trouvons vraiment rien de particulier à visiter. Nous cherchons donc directement un logement pour la nuit. Pas très difficile de trouver des maisons par ici ! Les appartements semblent inexistants. Il faut dire qu’avec une densité de 18 habitants/km² dans le pays, ce n’est pas la place qui manque !

Les maisons étant constituées uniquement de grands jardins, nous demandons uniquement l’autorisation pour planter la tente, et non pour avoir une place à l’intérieur de la maison. Pour autant, nous aurons droit à une demi-douzaine de refus. Puis nous serons acceptés chez Henri et Maria, ainsi que leurs trois enfants Miro, Vieno et Kati.

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Maria et ses trois enfants, les finlandais pure souche !

Nous passerons une soirée sympathique avec cette famille qui ne parle pas très bien anglais, excepté la fille, Kati. Mais nous voyons déjà une grande différence avec les Norvégiens et le reste de l’Europe. Les Finlandais se comportent beaucoup plus comme l’image que nous avons des Russes. Ils sont moins respectueux les uns envers les autres, et ne sont pas très tendres lorsqu’ils parlent de leurs voisins. Leur mode de vie est également différent. Mais cela ne nous empêche pas de passer une bonne soirée.

Le lendemain, nous avons droit à un petit déjeuner avant de replier notre tente (où un écureuil a élu domicile pendant que nous étions à l’intérieur de la maison). Nous reprenons l’auto-stop en direction d’Ivalo. Nous n’attendons de nouveau que 5 minutes avant qu’un homme ne nous conduise jusqu’à Saariselka. Cet homme nous explique qu’il part travailler mais qu’il finit dans 1 heure, et que s’il nous revoit ici lorsqu’il repart, il nous emmènera 100km plus loin. Mais nous n’aurons pas besoin d’attendre son retour puisque de nouveau, nous trouvons très rapidement une voiture en direction de Sodankyla.

Les paysages ont beau être monotones et sans intérêt en Finlande, nous avons au moins la satisfaction de nous dire que l’auto-stop semble y être assez simple !

Nous faisons donc la connaissance de Mario, docteur à Sodankyla, et de son fils de 3 ans. Celui-ci nous offrira volontairement une boisson, ainsi que des gâteaux qu’il sort de sa petite boite de goûter.

Ne pouvant nous accueillir chez elle, Mario appelle sa mère, vivant à Oulu, afin de lui demander si elle accepterait de nous loger. Et celle-ci accepte de bon cœur ! Malheureusement il est trop tard aujourd’hui pour se rendre à Oulu, nous irons donc demain !

Arrivés à Sodankyla, nous commençons donc à chercher un logement, malgré le fait qu’il ne soit pas si tard que ça. Et comme nous avons trouvé assez facilement un endroit pour dormir hier, nous sommes persuadés que tout se passera de nouveau bien ce jour-là. Mais nous étions vraiment loin de la vérité ! Depuis le début de notre voyage, nous avons rarement eu autant de problèmes pour trouver un logement. Et pourtant, nous ne demandons qu’une place dans le jardin !

Durant plusieurs heures, et environ une quarantaine de maisons, nous aurons droit à des portes fermées, des gens sortant tout juste de leurs saunas et n’ayant apparemment pas vraiment envie de nous parler, beaucoup ne parlant visiblement pas anglais, ainsi qu’un rejet particulièrement violent d’une femme qui nous chassera de chez elle comme si nous étions la peste, avant même de savoir ce que nous cherchons. Par deux fois, des femmes accepteront notre demande avant de demander à leurs maris, mais ceux-ci refuseront sans même être sortis de chez eux afin de nous rencontrer.

Une dame très gentille nous fera entrer chez elle, mais elle ne peut nous accueillir ce soir-là et semble très peinée de ne pouvoir nous aider. En contrepartie, elle nous offre un sac entier de gâteaux à la cannelle faits maison.

Alors qu’il est presque 21h (heureusement pour nous, la nuit n’est toujours pas décidée à arriver), nous commençons à émettre l’idée d’aller planter la tente dans la forêt. Mais les conseils des finlandais rencontrés la veille nous reviennent vite en mémoire, et nous dissuadent de prendre cette décision. En effet, en Finlande, il est possible de tomber nez à nez avec des animaux peu recommandable dans la forêt, comme par exemple des serpents, ou même des ours !

Nous n’avons donc pas le choix, et nous continuons nos recherches désespérées. Heureusement, la chance finira enfin par nous sourire après presque 3 heures de recherche ! Nous n’aurons droit qu’à une place dans le jardin, ainsi qu’un unique accès aux toilettes durant toute la soirée, que nous passerons par ailleurs seuls dans le jardin. Mais nous savons au moins que nous pouvons dormir à l’abri ! Et vu l’heure tardive, il parait normal que les habitants n’aiment pas être dérangés !

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Ceux qui nous ont sauvé des ours…

Le lendemain matin, les choses se débloquent avec nos hôtes, qui nous offrent un accès à la douche, ainsi qu’un bon petit déjeuner dans leur magnifique maison ! Nous discutons avec plaisir avec ce couple très gentil avant de repartir sur les routes.

Malheureusement, la ville de Sodankyla semble de nouveau s’acharner sur nous avec ce nouveau jour ! En effet nous attendons plus de 2h30 sur le bord de la route sans rencontrer un seul sourire de la part des conducteurs, ou même la moindre hésitation dans leurs yeux. Nous avons vraiment l’impression d’être invisibles. Et bien entendu, pour clôturer le tout, la pluie se met à tomber.

Nous partons donc nous abriter dans une station essence, où nous sommes obligés de faire du stop actif, pour notre plus grand malheur. En effet, il est beaucoup plus simple pour nous de rester sur le bord de la route, à sourire et lever le pouce, plutôt que d’aller demander directement la permission aux conducteurs de monter dans leur voiture. Surtout qu’en Finlande, l’anglais n’est pas vraiment leur fort !

Mais la chance se présente rapidement avec la première voiture à qui nous en faisons la demande. En plus de nous conduire à Rovaniemi, à une centaine de kilomètres de là, cette jeune-fille parle parfaitement anglais !

Nous passons un bon moment avec elle, à discuter de choses et d’autres, alors que dehors la pluie a redoublée d’intensité. Elle nous dépose finalement à une dizaine de kilomètres au Nord de Rovaniemi, sur la limite du cercle polaire, très connu pour accueillir le village du père Noël !

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Et on le repasse dans l’autre sens !

Comme sûrement beaucoup d’étrangers, nous avions en tête l’image d’un village enneigé, recouvert d’allées avec les petites maisons de lutins etc…bref la vraie image d’un village de Noël. Mais malheureusement, une fois n’est pas coutume avec les zones touristiques, la vérité est bien différente de l’imagination !

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De si loin, c’est normal que l’on ne sache pas à quoi ressemble la vraie vie du Père Noël !

Le village du Père Noël n’est en fait qu’une succession d’hôtels hors de prix et de restaurants non moins chers. Vous pouvez également payer pour accéder au petit parc d’attraction, ou encore pour visiter le zoo, où vous devez de nouveau payer afin d’approcher des chiens de traineaux en cage, et pouvoir donner à manger aux Rennes (également en cage).

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On aurait préféré continuer à l’imaginer…

Étant en été, nous n’avons pas à faire la queue pour pouvoir être prit en photo avec le Père Noël. Mais les couloirs entiers qu’il faut traverser afin de l’atteindre, laissent imaginer les heures de queue que vous devez subir si vous vous y rendez en hiver !

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Enfin on va le rencontrer !

Une fois avec le Père Noël, celui-ci discute avec vous et vous demande ce que vous souhaitez pour Noël. Vous êtes ensuite prit en photo par un lutin. Et c’est seulement après avoir quitté le Père Noël, que l’on vous append que la discussion était filmée, et que si vous voulez récupérer la vidéo, il faut débourser une soixantaine d’euros. Vous voulez seulement la photo ? Vous devez payer 40€ !

Très peu pour nous !

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Joyeux Noël !

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Et plein de cadeaux !

Nous reprenons donc le stop en direction du Sud. Nous n’attendons que 15 minutes avant qu’un homme ne nous dépose juste à la sortie de Rovaniemi. En effet, tous les finlandais avec qui nous en avons discuté pour le moment, nous ont expliqué que la seule chose à voir à Rovaniemi était le village du Père Noël. Nous n’essayons donc même pas de nous rendre dans le centre-ville !

A la sortie de la ville, nous nous retrouvons donc dans une nouvelle station essence. Le problème, c’est que la pluie a redoublée de violence. Nous sommes donc obligés de rester abrités dans la station, et de nouveau tenter le stop actif. Le quatrième conducteur, un prêtre, accepte de nous conduire à Muurola, pas très loin d’ici.

A Muurola, nous attendrons une vingtaine de minutes (cette fois-ci sous le soleil) avant de monter dans une camionnette conduite par Erky. Ce finlandais nous propose de lui-même, si nous le souhaitons, de dormir chez lui ce soir. Ce jour-là nous comptions nous rendre à Oulu, afin de dormir chez la mère de Mario. Mais vu l’heure tardive, nous n’avons aucune idée si nous pourrons y être pour le soir ! Nous acceptons donc la proposition d’Erky, et nous arrêtons à Kuivaniemi.

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Erky, le bon samaritain

Nous pensions êtres invités à dormir dans sa maison et celle de sa femme. Mais finalement, le logement sera totalement différent de ce que nous avions pensé ! Erky possède en effet un immense terrain, sur lequel loge une partie de sa famille, dans des maisons distinctes. Et notre logement n’est autre qu’une de ces maisons, actuellement inoccupée ! Nous avons donc plus de 100m² rien que pour nous, avec une salle de bain, une grande cuisine, et une chambre en mezzanine avec l’embarras du choix en termes de lits !

Erky nous conduit au supermarché le plus proche, où nous achetons de quoi nous faire à manger pour le soir. Ayant accès à une très grande cuisine, nous en profitons pour nous acheter enfin de la viande et des pâtes ! Cela fait tellement longtemps que nous n’en avons pas mangé, que nous nous régalons !

Nous passons une nuit très reposante dans cette grande maison. Et le lendemain, Erky nous fait la surprise de nous conduire directement à Oulu ! Et pour la première fois nous faisons face à un mode de conduite très particulier. En effet, sur la route menant à Oulu, les voies de circulation sont assez larges. Nous nous sommes longuement demandés à quoi pouvaient bien servir ces voies hors-normes. Jusqu’à ce que nous remarquions que les personnes souhaitant doubler, se déplaçaient au centre des voies, à cheval sur les deux sens de circulation. Le problème, c’est que lorsque deux voitures face à face ont l’idée de doubler en même temps, l’accident n’est vraiment pas loin ! La largeur des voies s’explique alors tout à coup !

C’est donc un peu crispés sur nos sièges que nous faisons la route avec Erky, sous une pluie torrentielle ! Il nous dépose dans le centre-ville avant de rentrer chez lui.

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Le symbole de la ville d’Oulu

Malheureusement, nous ne passerons que 5 minutes à visiter ce centre qui ne vaut vraiment pas le coup qu’on s’y attarde, excepté le quartier du port très mignon.

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Le quartier du port

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On se croirait presque en Suède !

Nous restons ensuite un moment au centre-commercial afin de manger et nous reposer avant de nous présenter à l’appartement d’Outi, la mère de Mario, rencontrée sur les routes du Nord du pays. Nous serons accueillis comme des rois chez cette femme au grand cœur ! Nous passons une excellente soirée avec elle, à rire et à partager nos expériences. Nous l’aidons également pour certaines de ses tâches quotidiennes. En effet, étant atteinte d’une maladie rare qui détruit ses muscles, elle ne peut se déplacer comme elle le souhaiterait.

Nous apprécions vraiment la soirée passée avec elle. Elle nous offrira même des bonnets de laine fait maison, ainsi qu’une petite statue de Renne.

Le soir, nous nous installons sur le canapé-lit du salon. Puis le lendemain matin, nous prenons un petit déjeuner avec elle avant de partir faire de l’auto-stop en direction de la capitale : Helsinki.

Malheureusement ce jour-là, rien ne se passera comme prévu ! Et nous nous préparons à vivre notre expérience d’auto-stop la plus éprouvante depuis notre départ. En effet, depuis le matin, la pluie tombe sans arrêt. Et en termes de pluie, celle-ci est particulièrement violente ! Nous trouvons donc un refuge pour nos sacs à dos sous un abribus, tandis que nous faisons du stop à côté de la route, protégés uniquement par nos capuches.

La pluie nous empêche de voir à plusieurs mètres devant nous. Et visiblement, le fait que nous soyons trempés n’incite pas les finlandais à nous aider ! Comme c’est déjà arrivé plusieurs fois, nous recevons notre lot d’insultes de la journée, ainsi que notre lot de « je fais semblant de vous écraser, et ça me fait rire ! ».

Nous restons ainsi durant plus de 4 heures. Le froid est tellement intense que nous sommes obligés de mettre les bonnets offerts par Outi…alors que nous sommes en plein été ! Nos doigts sont frigorifiés, et nous devons alterner nos tours d’auto-stop, pour que lorsque l’un d’entre nous continue de chercher une voiture, l’autre tente par tous les moyens possibles de se réchauffer et de se sécher. Car nous avons beau avoir des chaussures et des manteaux imperméables, la pluie est tellement forte ce jour-là qu’elle passe à travers.

Mais au bout de 4 heures, la pluie n’a toujours pas cessée. Totalement désespérés, nous laissons tomber l’auto-stop, pour la première fois depuis le début du voyage ! Nous nous rendons à la gare afin de nous renseigner sur les trains pour aller à la prochaine grande ville. Mais les prix dépassant les 100€, nous n’hésitons pas trop longtemps ! Nous cherchons donc les réservations de bus sur internet. Les prix étant divisés par 4 par rapport au train, nous n’hésitons pas longtemps et réservons des places pour le lendemain matin. En effet, ce soir il est beaucoup trop tard pour partir. Et le lendemain, le temps n’a pas l’air beaucoup mieux. Nous nous résignons donc à prendre le premier transport en commun de notre voyage. Nous sommes réellement déçus, mais à ce moment-là, nous ne nous imaginons pas recommencer une journée comme celle-là !

Nous retournons donc chez Outi, afin de lui demander si elle nous accepterait chez elle pour une nuit supplémentaire. Et comme nous nous en doutions, nous sommes de nouveau accueillis comme des rois ! Julien préparera le repas tandis que nous regardons les Jeux Olympiques à la télévision. Nous passons de nouveau une excellente soirée avec elle.

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Comme à la maison chez notre amie Outi

Le lendemain matin nous partons de chez elle à 6 heures. Ne souhaitant pas la réveiller, nous lui laissons un petit mot ainsi qu’un croissant acheté la veille. Et nous nous rendons à la gare (de nouveau sous la pluie) afin de prendre notre bus en direction de Jyvaskyla.

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