Voilà maintenant plus de 4 ans que notre tour du monde s’est achevé, que nous avons rangé nos sacs à dos, nos chaussures de marche et notre tente au placard. Il s’en est passé des choses durant ces 4 années, et il nous aura fallu autant de temps pour nous poser et reparler de cette page de notre vie.
Il est plus que temps de faire le bilan.
La date du 17 mai 2016 est gravée à tout jamais dans notre mémoire. Elle incarne le point de départ de cette incroyable aventure. Mais ce que nous retiendrons surtout, ce sont toutes ces rencontres, et toutes ces découvertes qui ont rythmé notre quotidien durant 15 mois.
Mais commençons par le commencement avec un petit topo technique. En d’autres termes, parlons chiffres.
Notre tour du monde c’est :
– 15 mois : La durée totale de notre voyage (plus précisément : 467 jours)
– 30 : Le nombre de pays visités (sur 4 continents) :
° Europe (15) :
France, Belgique, Luxembourg, Allemagne, Pologne, République Tchèque, Danemark, Suède, Norvège, Finlande, Estonie, Lettonie, Russie, Écosse, Angleterre
° Asie (11) :
Mongolie, Corée du Sud, Japon, Taïwan, Vietnam, Laos, Cambodge, Thaïlande, Malaisie, Singapour, Indonésie
° Océanie (2) :
Australie, Nouvelle-Zélande
° Amérique du Nord (2) :
États-Unis, Canada
– 56 466 km : La distance parcourue par voie terrestre (dont environ 5 000km grâce au Transsibérien) :
Principalement en auto-stop, mais aussi parfois en bus, en train, en ferry ou autre moyen de transport local. Nous avons également loué durant un mois un van avec lequel nous avons traversé la Nouvelle-Zélande.
Et malgré tous ces kilomètres, pas un seul accident de la route à déplorer ! Bon des fois ce n’est vraiment pas passé loin, on a eu quelques frayeurs à plusieurs reprises ! Mais finalement tout s’est toujours bien passé (hormis avec certaines personnes plus chauffards que chauffeurs…).
– 26 827 km : La distance parcourue par voie aérienne
Avec 8 avions : Mongolie/Corée du Sud, Corée du Sud/Japon, Japon/Taïwan, Taïwan/Vietnam, Indonésie/Australie, Australie/Nouvelle Zélande, Nouvelle Zélande/États-Unis et États-Unis/Écosse.
– 579 : Le nombre de véhicules empruntés lors de nos séances d’auto-stop
Voitures et camions principalement, mais aussi ambulance, voitures de police, bus et taxis.
– 8 975,59€ : L’argent dépensé durant le voyage (soit 9,61€/jour/personne)
Ce budget inclus les avions, mais ne prend pas en compte les achats avant le voyage (assurance et matériel). Il provient uniquement de nos économies, nous n’avons jamais travaillé sur la route).
– Canada – 43 jours : Le pays dans lequel nous sommes restés le plus longtemps
– Luxembourg – 1/2 journée : Le pays dans lequel nous sommes restés le moins longtemps
– 4h30 : Le temps d’attente le plus long en auto-stop (dans l’Outback Australien). Mais il faut dire qu’il n’y avait vraiment personne, pas plus de 2 ou 3 voitures par heure.
– 1 180 km : La distance la plus longue parcourue avec un seul véhicule (sur deux jours).
La coïncidence veut que ce chauffeur, Collin, soit celui qui nous ait prit après les 4h30 d’attente dans l’Outback Australien ! Coïncidence supplémentaire : le deuxième trajet le plus long parcouru avec un seul véhicule durant notre voyage, est celui qui a directement suivi (900 km avec Bill et Elzbietha pour sortir de l’Outback Australien !).
– 5 : Le nombre de « vacances » au milieu du voyage, pour se reposer et profiter de la plage :
° Visite des parents de Julien du 8 au 18 décembre 2016 dans le Sud-Vietnam
° Du 24 Décembre 2016 au 1er Janvier 2017 sur l’île de Cat Ba dans la baie d’Ha Long au Vietnam
° Visite des parents et de la sœur de Florine du 20 au 31 janvier 2017 en Thaïlande
° Du 26 Février au 9 Mars 2017 sur la côte Nord de l’île de Bali, en Indonésie
° Du 17 au 25 mars 2017 sur Magnetic Island, au Nord-Est de l’Australie (chez une dame nous ayant abordé dans la rue)
– 3 : Le nombre de coupes de cheveux pour Julien (En Mongolie, Malaisie et Canada)
– 0 : Le nombre de coupe de cheveux pour Florine (La coupe très très courte avant le départ nous avait trop traumatisé !)
– 1 : Le nombre de passage chez le médecin pour Julien (En Australie, pour une entorse à la cheville faite à Jakarta en Indonésie et qui n’avait pas été soignée… Juste histoire d’être sûrs que l’Assurance Tour du Monde serve à quelque chose !)
– 0 : Le nombre de passage chez le médecin pour Florine (Heureusement qu’il y a une femme forte dans le couple…)
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Après ce petit résumé en chiffres, il faut maintenant s’intéresser au fondement même de notre Tour du Monde, en commençant par la vie quotidienne qui a été la nôtre pendant 15 mois. Logement, nourriture, hygiène etc… tout ce qui fait la banalité du quotidien des sédentaires. Sur la route, leur importance est décuplée, leur recherche devient une de nos principales missions, leur simple découverte peut nous rendre heureux pour plusieurs jours. La simplicité du quotidien. Il n’y a rien de plus important pour profiter de la vie en voyage.
Le logement :
Nous avons dormi en majorité chez les habitants, mais aussi beaucoup en bivouac sauvage, en camping, en hôtel ou en gîte, ainsi que quelques nuits en bus-couchette et train-couchette, 2 nuits en yourte (dans le désert de Gobi en Mongolie), 1 nuit en ferry (entre Batam et Java en Indonésie), 1 nuit en bateau-maison (à Seattle aux Etats-Unis), 2 nuits en caravane (dans le jardin de nos hôtes), 1 nuit en camping car (avec un couple d’Italien en Norvège), 2 nuits dans des cabanes de jardin, et sans doute bien d’autres que nous avons oublié…
Nous faisions la plupart du temps connaissance avec nos hôtes en voiture, mais lorsque nous n’avions pas cette chance nous frappions aux portes, en expliquant que nous faisions le tour du monde et que nous cherchions un endroit où planter notre tente. En général nous faisions cette demande en anglais, ou avec les gestes lorsque notre interlocuteur ne parlait pas la langue de Shakespeare. Avant de partir nous avions traduit un petit texte type dans plusieurs langues européennes des pays que nous avions l’intention de traverser (Allemand, Danois, Norvégien, Suédois etc…). Mais la plupart des gens parlant anglais dans ces pays, cela ne nous a pas servi à grand chose. Seule la traduction en Russe (faite par un adolescent en Lettonie) nous a bien servi, car les Russes ne parlent pas du tout anglais !
La plupart de nos hôtes étaient adorables, nous accueillant comme des rois dès l’instant où nous leur expliquions notre démarche. Nous avons finalement rarement dormi en tente dans les jardins, ayant majoritairement accès à des lits ou des canapés à l’intérieur même des logements ! Sans parler des repas et de la douche. Et bien sûr le plaisir de passer une soirée ensemble et de partager un petit bout de leur quotidien. Nous n’en espérions pas tant !
En Asie et durant toute la traversée de l’Amérique du Nord, nous avons aussi beaucoup utilisé le site internet Couchsurfing, qui permet de nous mettre en relation avec des personnes qui proposent d’elles-mêmes un logement pour les voyageurs de passage. Une sorte de AirBnB mais gratuit, qui donne l’occasion d’échanger avec nos hôtes comme nous le faisons en frappant aux portes, puisqu’aucun échange monétaire n’a lieu et que nous sommes accueillis par des personnes réellement désireuses de nous offrir l’hébergement, sans avoir forcé les choses. Une très bonne solution lorsque rien ne fonctionne, car il existe des hôtes Couchsurfing partout dans le monde ! Malheureusement les choses ont changé depuis notre voyage et l’accès à ce site est désormais payant. Et c’est bien dommage !
Parfois, par choix ou parce que nos recherches avaient été infructueuses, nous plantions notre tente là où nous trouvions de la place, en camping sauvage. C’est comme ça que nous avons dormi dans des forêts, des champs, au bord de rivières, sur des aires d’autoroute, à côté d’anciennes ruines en Suède, sur une plage en Corée du Sud (la veille d’un Tsunami qui a tué 4 personne sur cette même plage…), et même au beau milieu d’un parc public au Japon !
Mais finalement, lorsque l’on parle de camping « sauvage » ça a rarement été le cas ! Beaucoup de pays (comme l’Australie ou le Canada) proposent des aires gratuites sur lesquelles on peut s’installer de façon totalement légale, sans contrôle, et sur lesquelles nous avons carrément accès à des tables de pique-nique et même parfois des barbecues, des toilettes et des lavabos ! Un véritable luxe, très souvent au milieu d’un environnement très agréable.
La nourriture :
Pour la nourriture, nous mangions avec nos hôtes, ou nous achetions notre nourriture au supermarché local. Bien sûr, nous avons aussi mangé dans pas mal de restaurants, les gens nous ont souvent offert des trucs à grignoter dans les voitures ou sur le bord de la route, et nous avons aussi fait les poubelles 1 ou 2 fois ! Mais attention pas n’importe lesquelles : celles de Finlande ! Dans ce pays, le gâchis est plus que proscrit. Pour permettre aux gens de profiter de la nourriture des supermarchés dont la date de péremption est dépassée, la plupart des magasins dépose les restes dans des poubelles parfaitement entretenues, et séparées en plusieurs compartiments selon le type de nourriture (fruits et légumes, aliments emballés en sachets etc…). Il n’y a plus qu’à se servir !
L’hygiène :
En règle générale, nous avions l’occasion de prendre une douche chez nos hôtes ou dans nos chambres d’hôtel/gîtes. Nous passions régulièrement 2 jours sans pouvoir nous laver quand nous faisions du bivouac sauvage, ou que nous dormions dans des jardins sans aucune interaction avec les habitants, mais rarement plus. Notre corps s’est adapté sans trop de problème, même si c’était assez dur en période de canicule et que nous devions dormir sous la tente. Une véritable fournaise sous le soleil du matin !
Lors de notre tour en van en Nouvelle-Zélande, nous n’avions pas de douche, et comme nous ne dormions pas chez l’habitant ni en hôtel, nous n’avions parfois pas le choix que de dormir en camping pour pouvoir se laver. Mais heureusement, la Nouvelle-Zélande est un pays très adapté aux voyageurs, et on trouve souvent des « douches publiques » dans les villes, comme on peut trouver des « toilettes publiques » en France. Celles-ci ne sont pas forcément très propres, mais elles ont au moins le mérite d’exister. Quand le temps nous le permettait, nous utilisions plutôt les douches de plage. Nous avons même été une fois dans une piscine couverte qui laissait accès aux douches aux voyageurs de passage ! Et bien sûr, nous avons eu droit à notre seau d’eau glacé sur la tête, après notre trek dans le Parc National de Tongariro et sans aucune douche à l’horizon.
La période la plus longue que nous avons passé sans douche est dans le désert de Gobi en Mongolie. Nous avons fait un trek organisé d’une semaine en 4X4, pendant lequel nous n’avions droit qu’à quelques litres d’eau par jour pour tous nos besoins hors boisson (cuisson des repas, lavage de la vaisselle, brossage des dents, lavage des mains et douche, quand il nous restait un peu d’eau). Autant dire que nous n’en n’avons pas prit une seule durant 1 semaine ! En prévision nous avions acheté des lingettes qui nous ont bien servies ! Mais vous n’imaginez pas notre soulagement lorsque nous avons repris notre première douche au bout d’une semaine, dans un hôtel d’Oulan-Bator. Nous avons profité de chaque instant de ce moment d’ordinaire banal.
Quand on pense que c’est le quotidien des nomades avec qui nous avons partagé le quotidien durant cette semaine, ça fait réfléchir !
Le mode de voyage :
En réalité, notre mode de voyage a évolué au fil des mois, et s’est adapté aux pays dans lesquels nous nous trouvions.
Au tout début de notre voyage, en Europe, nous étions encore tout frais, avec une volonté de fer et une envie de découvrir le monde qui nous poussait toujours plus loin, toujours plus vite, et à faire le plus de rencontres possibles.
Nous enchaînions les séances d’auto-stop et avalions les kilomètres à la vitesse de l’éclair. Nous mangions à peine le midi, pour nous réserver pour le soir, chez des hôtes que l’on trouvait avec beaucoup de facilité, qu’il s’agisse de nos chauffeurs du moment, de personnes rencontrées dans la rue ou directement à la porte de leur maison.
Sur toute la traversée de l’Europe, il nous est arrivé une seule fois, en Norvège, de ne trouver personne chez qui dormir (quand nous avons cherché ! Car nous avons aussi fait quelques nuits à l’hôtel, surtout quand nous étions dans une grande ville, et quelques nuits de bivouac sauvage que nous avons choisis). Du coup, nous avons fini la nuit dans un fire camp, presque à la belle étoile ! Un assez bon souvenir au final. Surtout qu’en Norvège, nous ne nous sommes jamais sentis en insécurité. Et dormir dehors ne nous faisait absolument pas peur (nous ne l’aurions pas fait partout…).
Nous avons traversé quasiment toute l’Europe en auto-stop. Le tout premier bus que nous avons pris était en Finlande, 3 mois après notre départ. Il faut dire qu’après une après-midi entière d’auto-stop sous la pluie, et aucune voiture faisant mine de s’intéresser à nous, nous étions un peu désespérés !
Mais les choses ont commencé à se dégrader en Russie. Si le début a été très agréable (nous avons dormis chez un couple adorable), la suite s’est plutôt mal passée. Après une très mauvaise expérience chez un couple dans la campagne entre Saint-Pétersbourg et Moscou, nous avons décidé de ne plus dormir chez l’habitant tant que nous étions en Russie. L’auto-stop n’étant pas agréable non plus (à cause de la conduite des Russes, particulièrement bordélique), nous avons choisis de finir le pays en bus et en train, et de dormir dans des hôtels ou des auberges de jeunesse.
En Mongolie, nous n’avions pas trop le choix car hormis à Oulan-Bator, où nous avons pris des hôtels, nous avons fait tout le reste du pays en tour organisé. Il est quasiment impossible de se déplacer par soi-même dans le désert de Gobi, totalement dénué de route.
En Corée du Sud, Japon et Taïwan, nous avons découvert avec beaucoup de plaisir le site internet « Couchsurfing », qui nous permettait de reprendre les nuits chez l’habitant sans avoir à frapper aux portes. Nous y avons fait de magnifiques rencontres, également grâce aux anciens voisins des parents de Florine, directeurs du Festival de Montoire et qui nous ont donné beaucoup de superbes contacts au Japon. L’auto-stop a été d’une facilité déconcertante, les Coréens, Japonais et Taïwanais étant particulièrement fans des Français. Le seul problème était la nourriture. Pour la première fois nous avons fait face à la faim, car en dehors de nos soirées chez les habitants (pendant lesquelles on se régalait ! La cuisine japonaise est à tomber par terre !), nous avions un budget trop serré pour les prix des supermarchés dans ces pays. Nous ne pouvions pas nous acheter tout ce que nous voulions, et nous avons commencé à perdre du poids.
Puis les choses se sont de nouveau dégradées en Asie du Sud-Est, mais cette fois-ci moralement. La fatigue a réellement commencé à se faire sentir, ainsi qu’une envie de s’isoler, de prendre du temps pour nous. Les derniers mois ont été très intenses, avec pour la première fois l’impression d’aller trop vite. Nous voulions ralentir le rythme. Nous avons enchaîné les « vacances » de plusieurs jours, voire de plusieurs semaines (comme dans la Baie d’Halong pour fêter Noël et le Jour de l’An). Nos parents nous ont rejoint, chacun 10 jours, ce qui nous a permit de dormir dans de beaux hôtels et de profiter de la plage. Nous n’avons pas fait beaucoup d’auto-stop, ce n’est pas une activité très courante dans cette partie du monde. Comme les prix n’étaient pas très élevés, nous avons surtout prit des bus ou des trains et dormis dans des hôtels. Mais cette nouvelle façon de voyager ne nous convenait plus. Nous étions en manque de rencontres et de séances d’auto-stop. C’est sans doute l’un des moments les plus durs de notre voyage, et à ce moment-là, nous avons vraiment pensé à rentrer.
Mais nous savions que nous regretterions notre choix au bout d’un moment. Alors nous avons persévéré. Et c’était sûrement l’une de nos plus belles décisions. L’Australie nous a redonné confiance. Nous avons apprécié chaque instant dans cet incroyable et magnifique pays. Les rencontres y étaient belles et simples, nous dormions très facilement chez les habitants, que ce soit via Couchsurfing, en frappant aux portes ou en demandant directement à nos chauffeurs. Et fait exceptionnel : nous n’avons pas prit le moindre transport en commun de tout notre séjour dans le pays ! Même au sein de Sydney, que nous avons rejoint en voiture et que nous avons quitté à pied.
La Nouvelle-Zélande a continué de nous remonter le moral, et nous avons particulièrement apprécié le mois passé dans notre van de location. La côte Ouest des Etats-Unis, puis le Canada ont fini de nous convaincre. Nous avons utilisé de plus en plus Couchsurfing, et même si l’entente n’a pas été parfaite avec certains de nos hôtes, la majorité nous a accueilli comme des rois pour une ou plusieurs soirée(s) très amicale(s), et nous avons gardé contact avec certains d’entre eux. L’auto-stop a particulièrement bien fonctionné dans cette partie du globe. Nous avons passé de véritables bons moments. Et surtout, nous avons enfin pu remanger à notre faim ! Si on veut faire un régime, il vaut mieux éviter de passer par ces deux pays ! Chaque repas est démesuré, accompagné de soda et d’une quantité astronomique de desserts. Nous qui avions perdu beaucoup de poids en Asie (à la limite de la maigreur pour Florine), nous avons mangé plus que nécessaire dès nos premiers jours aux Etats-Unis, quitte à s’en rendre malade parfois.
Mais de nouveau, ces bons moments ont été remplacés par d’autres, moins agréables. Le problème, c’est qu’il s’agissait cette fois-ci de la fin de voyage, et que rien n’est venu remonter la pente avant notre retour. La côte Est des Etats-Unis, l’Ecosse, l’Angleterre et le retour en France ne nous ont pas spécialement plus. Déjà car nous commencions réellement à être fatigués, que ce soit physiquement ou moralement, mais aussi parce que nous n’avions plus le plaisir de voyager ni de faire des rencontres et que l’argent commençait vraiment à manquer. Nous n’étions plus du tout dans un état d’esprit adapté au voyage, nous n’arrivions donc plus à en profiter. C’est le moment du voyage où nous voyons tout en noir, où nous n’avons plus du tout envie de faire d’efforts. La moindre contrainte et nous prenons un hôtel. La moindre attente un peu longue sur le bord de la route et nous prenons un bus ou un train. Sans compter que l’auto-stop est particulièrement dur au Royaume-Uni, et que nous avons vraiment du mal à faire des rencontres.
Nous finissons donc le voyage en solitaires, la plupart du temps en hôtel ou auberge de jeunesse, avec de l’auto-stop malgré tout mais sans rencontre menant à un moment de partage par la suite.
Notre mode de voyage a donc beaucoup évolué selon le coin du monde où nous nous trouvions. Nous avons tenté de nous adapter à chaque endroit, même si ce n’était parfois pas évident. Nous faisions beaucoup plus d’efforts au début, et tout nous paraissait plus simple. Tout n’est peut-être qu’une question de volonté après tout, il faut juste avoir l’état d’esprit adapté au bon moment. Et nous l’avons perdu en route…
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Si vous ne l’avez pas encore vu, nous vous invitons à consulter la page « Notre Top 5 », écrite avant le départ. Nous y décrivions les choses que l’on rêvait de voir, de faire durant ce voyage. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’une fois sur la route les choses ne se passent pas du tout comme prévu. On s’adapte à l’instant présent, on apprend à apprécier les moments simples, les endroits inconnus qui ne payent pas de mine, mais qui nous ont été présentés avec beaucoup de joie par toutes les personnes rencontrées sur la route. Après tout, c’est ça le plus important : découvrir le monde à travers les yeux des personnes avec qui nous avons partagé un bout de chemin.
Les rencontres sont le fondement même de notre voyage, et c’est ce qui nous a le plus touché sur l’ensemble de notre route. Il serait impossible de « classer » ces rencontres, car chacun à sa manière a su nous apporter de la joie, un partage, un sourire, un toit, un repas ou un trajet en voiture.
Nous avons découvert tant d’endroits incroyables, tant de cultures différentes, tant de bienveillance que nous ressortons de cette expérience grandis, et riches d’une chose que personne ne pourra jamais nous prendre : les souvenirs.
Il est dur de partager ces souvenirs avec la famille ou les amis, car eux ne les ont vécu que par écran interposé et nous pourrions passer pour des prétentieux ou des égoïstes en voulant décrire à tout prix tout ce que nous avons vu. Pourtant il est dur de garder tout ça pour soi. Heureusement, nous étions deux à partager ces souvenirs, c’est ce qui fait notre force et qui alimente encore certaines de nos discussions à l’heure actuelle. C’est donc ensemble (mais avec des avis tout de même différents), que nous pouvons présenter nos coups de cœurs post-voyage, qui ne sont plus forcément les mêmes qu’avant le départ…
Nos pays préférés :
Nous avons beaucoup hésité pour faire ce classement, plusieurs pays se bataillent encore la première place dans nos souvenirs. Mais puisqu’il faut faire un choix :
– Pour Julien :
° N°1 : Le Japon
(pour la culture exceptionnelle, l’accueil très chaleureux, les salles d’arcades et parce que j’ai toujours rêvé d’y aller)
° N°2 : L’Australie
(pour le mode de vie à la cool, l’incroyable faune et les étendues sauvages à perte de vue)
(pour les paysages à couper le souffle, un pays aux multiples cartes postales !)
– Pour Florine :
(pour l’accueil exceptionnel que nous avons reçu, la simplicité de vie de ses habitants, la beauté des paysages et la faune si variée)
° N°2 : Le Danemark
(pour les mêmes raisons que l’Australie, hormis la faune qui est loin d’être exotique dans ce pays !)
° N°3 : La Norvège
(pour les paysages époustouflants et toutes les randonnées que l’on peut y faire !)
Nos endroits préférés :
– Pour Julien :
° N°1 : Le quartier Akihabara (Japon)
(pour être le temple mondial de la culture geek et ses boutiques de rétrogaming à couper le souffle).
° N°2 : Le désert de Gobi (Mongolie)
(pour ses nuits étoilées où l’on peut voir la voie lactée à l’œil nu, la diversité de ses paysages et le calme absolu).
° N°3 : Les temples d’Angkor (Cambodge)
(pour son nombre faramineux de temples éparpillés dans la jungle et ses constructions qui nous plongent dans des décors dignes de films d’aventure).
– Pour Florine :
° N°1 : Le désert de Gobi (Mongolie)
(pour ses immenses étendues sauvages, vierges de toute construction, la diversité de ses paysages, tous à couper le souffle, ses animaux en liberté et le plus beau ciel étoilé que je n’ai jamais vu).
° N°2 : Les îles Lofoten (Norvège)
(pour le paysage de carte postale que l’on a constamment devant les yeux, la pureté de l’eau et les magnifiques petits villages colorés).
Ex-Aequo avec Le Tongariro National Parc (Nouvelle-Zélande) (pour la plus belle randonnée que je n’ai jamais faite, et son magnifique volcan).
° N°3 : Magnetic Island (Australie)
(pour son paysage de carte postale, sa taille humaine, ses plages paradisiaques, ses randonnées et surtout : ses koalas à l’état sauvage ! ).
Les pays que nous avons le moins apprécié :
Dans chaque pays que nous avons traversé, nous avons vécu des bons et des mauvais moments. Il est impossible de donner le nom d’un seul pays que nous avons haïs du début à la fin. Mais certains sont quand même moins agréables que d’autres quand on parle d’un point de vue d’ensemble.
– Pour Julien :
(car nous n’y sommes passé qu’en coup de vent, mais nous n’avons rien vu qui retenait spécialement notre attention sur le trajet).
° N°2 : Singapour
(car même si c’est une ville impressionnante à voir, cela reste justement une ville, ni plus ni moins. Nous ne sommes pas très fans des grandes villes).
(car c’est un pays que l’on connaît déjà très bien, et nous avons été un peu déçus par l’accueil de nos compatriotes).
– Pour Florine :
(car j’y étais déjà allé plusieurs fois, mais aussi parce que c’était le dernier pays du voyage, juste avant de rentrer en France, que nous n’étions pas dans de bonnes conditions pour en profiter, et aussi parce que je n’ai pas de si bons souvenirs de l’accueil des Anglais. Heureusement que les studios Harry Potter étaient là pour sauver la mise !).
(car en dehors de Saint-Pétersbourg et Moscou qui sont des villes magnifiques, je n’ai pas de bons souvenirs de la campagne Russe où nous avons eu le seul « problème » du voyage, et où nous n’avions pas grand chose à apprécier côté visites. Malgré tout nous avons rencontré de très belles personnes comme à Viborg, à notre arrivée dans le pays !)
(principalement pour la côte Est que je n’ai pas spécialement apprécié, où l’accueil laisse parfois à désirer et où nous n’avons pas trouvé grand chose à voir. Je ne suis pas spécialement fan des grandes villes, alors New-York c’est bien 3 jours mais après ça suffit. Nous ne sommes pas allés dans les plus beaux endroits du pays : les Parcs Nationaux etc…)
Les anecdotes marquantes de nos rencontres :
Bien entendu, il n’est pas question de faire le classement de nos rencontres. Il ne nous viendrait pas à l’idée de dire « on a préféré telle personne… » car nous n’avons pas vécu deux expériences équivalentes, et chacun à sa manière a été exceptionnel. Ici nous parlons d’expériences que nous avons vécu avec nos hôtes ou nos chauffeurs, qui sortent de l’ordinaire et qui nous ont particulièrement marquées. Nous ne parlons pas de la personne en elle-même, mais bel et bien du souvenir que nous avons gardé des moments passés. Et il en existe tellement plus que ces 3 choix !
– Pour Julien :
° N°1 : Chez Kimiko à Kawasaki (Japon) (Qui nous a accueilli alors qu’elle ne parlait pas un mot d’anglais, et uniquement car ses amis chez qui nous logions à la base devaient s’absenter pour quelques jours. Et comme nous n’avions pas terminé notre visite de Tokyo nous avons déménagé chez cette petite mamie qui nous a offert tout son temps et toute sa gentillesse, sans jamais échanger le moindre mot ou presque. Nous faisions connaissance avec elle en chantant des chansons françaises ou en apprenant quelques mots de Japonais et inversement).
° N°2 : Chez Claire et Georges à Armidale (Australie) (Qui nous ont accueillis à bras ouverts alors que nous frappions aux portes pour trouver un hébergement. Ce n’est qu’après plusieurs dizaines de minutes, alors que nous nous étions déjà installés dans leur super dépendance aménagée dans le fond du jardin, que nous nous sommes rendus compte du malentendu. Ce couple de personnes âgées pensait que nous étions des amis de leur petit-fils ! Malgré ça ils ne nous ont jamais demandé de partir et nous ont même inclus dans leur repas de famille comme si nous étions réellement des amis ! Sans parler de la balade qu’ils nous ont emmené faire, ainsi que le trajet du surlendemain vers Newcastle, qui nous a été proposé par le fameux petit-fils, qui nous a également hébergé pour 2 nuits !).
° N°3 : Chez Hans à Sandviken (Suède) (Qui nous a très gentiment accueilli dans son immense manoir du 19ème siècle de plus de 300m², dans lequel il n’y a ni eau courante ni électricité. Tout se fait donc à l’ancienne, comme les toilettes dans la nature, ou encore la douche dans la mer baltique située au fond du jardin ! Un petit paradis que nous avons beaucoup apprécié, comme la compagnie de ce retraité, même si nous n’y sommes restés qu’une nuit et qu’il ne parlait pas beaucoup l’anglais !)
– Pour Florine :
° N°1 : Chez Leanne à Mackay (Australie) (Qui nous a accueilli alors qu’elle n’avait pas prévu de recevoir du monde ce jour-là, mais pour nous éviter de dormir dehors alors que le Cyclone Debbie, de catégorie 4, arrivait sur la ville, elle nous a laissé rester 5 nuits chez elle. Entre la préparation de la maison et du jardin pour la tempête, les vents à plus de 200 km/h qui secouaient les murs, les jeux de société à la bougie à cause de la coupure de courant, les barbecues sous la terrasse couverte et les éclats de rire, nous avons finalement passé 5 jours hors du temps, mais si forts et si humains, que nous sommes heureux d’avoir vécu notre premier cyclone en compagnie de cette incroyable femme !)
° N°2 : Chez Renata sur Magnetic Island (Australie) (Qui nous a abordé dans la rue à Townsville pour nous proposer de venir séjourner chez elle, sur l’île, pour quelques jours ! Nous avons passé une semaine exceptionnelle sur cette île magique. Renata nous a fait découvrir tous les trésors de cette île paradisiaque, tout en nous laissant malgré tout notre indépendance, grâce au garage aménagé en petit studio dans son jardin ! Une incroyable découverte que nous avons eu grande peine à quitter. Mais il a bien fallu partir…A cause de Cyclone Debbie qui nous arrivait droit dessus !)
° N°3 : Chez Nicole, Brad, Cal et Jake à Chilliwack (Canada) (Une famille adorable qui nous a accueilli grâce au site internet Couchcurfing, qui nous a permit de faire un tour de bateau sur un lac magnifique, et surtout qui a eu une confiance telle en nous, alors que nous nous connaissions depuis 2 jours, qu’ils nous ont laissé les clés de l’une de leurs voitures pour nous déplacer durant la journée alors qu’ils partaient au travail !)
Nos photos de voyage préférées :
Il en existe des milliers dans notre appareil photo ! Mais il a bien fallu faire un choix…
– Pour Julien :
° N°1 : Le temple Bayon sur le site d’Angkor (Cambodge)
° N°2 : Les chutes de Kuang Si (Laos)
° N°3 : Le Désert de Gobi (Mongolie)
– Pour Florine :
° N°1 : Le Désert de Gobi (Mongolie)
° N°2 : Wanaka (Nouvelle-Zélande)
° N°3 : Long Jetty (Australie)
– Pour Gilles (désolés, il nous a obligé à parler de lui au moins une fois dans ce bilan… Il n’a peut être pas tord, il a prit une part importante dans le voyage ! Et le meilleur moyen de lui rendre hommage est de montrer ses photos préférées. C’est un peu pour ça qu’il était avec nous après tout… D’ailleurs, si vous voulez connaître son histoire et voir toutes ses photos, vous n’avez qu’à cliquer ici) :
° N°1 : Les îles Lofoten (Norvège)
° N°2 : Le Parc National Tongariro (Nouvelle-Zélande)
° N°3 : Le Désert de Gobi (Mongolie)
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Et si c’était à refaire ?
Nous ne regrettons en aucun cas notre décision de partir, ni les 15 mois que nous avons passé sur la route. C’est une page de notre vie qui nous marquera à tout jamais, et qui restera dans nos souvenirs comme une folie, un challenge que nous avons accompli, et qui nous a fait grandir, nous ouvrir au monde.
Mais si c’était à refaire, nous changerions quand même quelques petites choses dans notre façon de voyager :
– Moins longtemps : 15 mois, c’était trop pour nous. Les trois derniers mois ont été les plus durs, les moins agréables. A refaire, nous partirions seulement 1 an, quitte à visiter moins de pays.
– Moins de pays : 30 pays, c’était clairement trop. Surtout pour l’Europe où nous n’avons finalement passé que quelques jours dans chaque pays, une à deux semaines maximum. Tout a été trop rapide, nous n’avons pas pris le temps d’en profiter. Heureusement nous avons ralenti le rythme par la suite, à notre arrivée en Asie où nous avons pris des temps de « vacances ».
– Plus d’argent (si possible) : Il faut bien l’avouer, 9 000€ pour 2 pour 15 mois de voyage, ce n’est pas beaucoup. Bien sûr, nous n’aurions pas changé nos habitudes de voyage avec plus d’argent, nous aurions quand même frappé aux portes pour partager de bons moments avec les habitants. Mais nous aurions pu nous permettre plus de visites (nous n’avons fait quasiment aucune visite payante durant tout le voyage, passant à côté d’endroits sans doute incroyables) et aussi prendre plus de transports en commun. Car l’auto-stop c’est bien, mais c’est fatiguant à force ! Mais surtout, surtout, nous aurions pu manger en plus grande quantité !!
– Moins d’affaires dans les sacs à dos (et des plus utiles) : Non pas que nos sacs étaient trop lourd (hormis au tout départ en Europe, ainsi qu’au Japon où Julien a vidé tous les magasins de jeux-vidéos du pays et où il s’est aussi bien abimé le dos…). Mais les 15kg environ que l’on portait chacun auraient encore pu être réduits en enlevant des affaires inutiles (comme par exemple le petit panneau solaire qui ne nous a jamais servi en dehors du désert de Gobi et qui pesait tout de même 1kg…). Cela nous aurait laissé un peu de place pour les affaires que nous avions oublié au départ, alors qu’elles étaient pour le coup indispensables : comme les maillots de bain et les pyjamas !! Bien sûr il a fallu en racheter sur la route… Le problème (qui n’en est pas vraiment un) c’est qu’on nous a aussi offert beaucoup de choses lors de notre voyage. Tout était renvoyé systématiquement en France, en même temps que les carnets de voyage successifs que Florine écrivait et les affaires qui ne nous servaient jamais. Au fur et à mesure des mois, nous avons adapté nos sacs et chaque chose avait sa place. Une véritable organisation, indispensable quand notre vie tient dans 3 sacs à dos !
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Et maintenant ?
Qu’en est-il de notre vie en 2022, au moment de l’écriture de cet article ? Le moins que l’on puisse dire, c’est que nous avons beaucoup bougé en plus de 4 ans.
Au retour en France, nous sommes retournés vivre quelques mois chez nos parents dans les Yvelines et en Eure-et-Loir, puisque nous n’avions plus de logement. Nous avons fait des petits boulots avant de vivre 7 mois dans un mobile-home à La Baule, où Julien avait trouvé un poste de préventeur sécurité dans la pétrochimie. Florine quant à elle a fait une formation de crêpière et a travaillé 2 mois dans une crêperie dans le village d’à côté. L’hiver arrivant, nous ne voulions pas rester dans ce mobile-home alors que l’automne avait déjà été assez dur…
Nous avons alors reprit nos recherches dans le sud où nous souhaitions nous exiler, et nous avons acheté un immeuble (avec un commerce dans lequel le but était d’ouvrir une crêperie, deux appartements loués et un appartement pour nous) à rénover entièrement, à Valence d’Agen, dans le Tarn-et-Garonne. C’est la première et la dernière fois que nous sommes descendus autant dans le sud.
Et c’est bien ça le problème : le mode de vie était trop éloigné de celui auquel nous avions l’habitude dans le Nord. Nous ne nous sommes jamais sentis à notre aise et nous sommes partis au bout d’un an, sans avoir ouvert la crêperie et après avoir rénové entièrement l’appartement dans lequel nous vivions. Merci papas et mamans pour l’aide !! Malgré tout, cette année a permis à Julien de continuer à travailler dans l’industrie, mais cette fois-ci dans le nucléaire en tant que chef d’équipe de la préparation. Florine, elle, a enchaîné les petits boulots de vendeuse en charcuterie et en poissonnerie.
Nous sommes finalement remontés vers le Nord, d’abord 10 mois en location à Parthenay dans les Deux-Sèvres, avant d’acheter enfin notre maison actuelle, à Benet en Vendée, en plein cœur des marais poitevin ! Une magnifique longère de plus de 200m² qui nous fait de nouveau plonger le nez dans les travaux, et qui ne sont pas prêts de s’arrêter. Mais au moins, elle est habitable.
Florine a finalement trouvé sa voie après de multiples essais et s’épanouie totalement dans son nouveau poste de bibliothécaire en centre-ville de notre commune. Julien travaille également à la mairie de notre commune en tant que Conseiller Numérique. Nous avons trouvé une routine de vie qui nous plaît, dans un environnement (les marais poitevin) qu’on adore ! Il suffit de se rendre au bout de notre rue pour se retrouver en plein cœur des marais. C’est une vie paisible à la campagne comme on l’avait toujours voulue.
Enfin, paisible…pas tant que ça…puisque depuis le 29 février 2020 notre famille s’est agrandi, avec la naissance de notre fils Mewenn ! Un petit ange (ou pas selon les jours…) qui nous rend heureux à chaque instant.
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Et les voyages dans tout ça ?
Les voyages ? Quels voyages ? Ca existe vraiment ce genre de choses ?
Depuis notre retour, c’est LA chose qui nous manque le plus. Nous n’avons fait que quelques séjours rapides depuis :
° 1 semaine à vélo le long de la Loire en septembre 2018 (Environ 300km entre Saint-Brévin-les-Pins et Tours)
° 10 jours à Minorque début Avril 2019
° Quelques petits week-end ou courtes semaines en France (en Bretagne dans la famille, le long de la côte Atlantique (Charente Maritime et Vendée), en Dordogne, en Normandie, dans le Nord-Pas-De-Calais etc…. Mais jamais plus de 4 ou 5 jours. Avec quelques nuits passées dans la voiture aménagée spécialement.).
Et depuis la naissance de notre fils, les vacances (puisqu’on parle désormais de vacances et non plus de voyages…) se sont encore plus raréfiées. Nous avons seulement passé quelques jours dans le Périgord en Septembre 2020 alors qu’il avait 6 mois, ainsi que quelques jours à Saint-Gilles-Croix-de-Vie fin mai 2021.
Si on calcule bien, ça ne fait pas plus de 5 semaines de vacances en 4 ans et demi… Un chiffre ridicule quand on compare à ce que nous avons vécu il y a quelques années.
Plus le temps passe et plus ce manque de voyages s’imprègne en nous, nous grignote petit à petit. Nous ne rêvons pas de refaire un tour du monde, mais au moins de longs voyages, hors de France. Car il nous manque encore tant d’endroits à découvrir ! Nous sommes contents d’avoir une maison et une vie « stable ». Mais cela ne nous suffit plus. L’envie de voyage revient de plus en plus forte, de plus en plus présente !
Alors, pour combler ce manque, nous avons décidé d’investir dans quelque chose qui nous fait rêver depuis des années et qui s’adapte parfaitement à notre nouvelle vie de famille, qui demande un peu plus de confort : un camping-car ! C’est un Challenger 151 de 2000 avec 150 000km au compteur, mais encore bien fringuant !
Depuis que notre nouveau compagnon de route a investi notre jardin, nous nous reprenons à rêver. Nous n’avons pas encore eu l’occasion de le tester, mais cela ne saurait tarder. Notre premier voyage est déjà prévu : 3 semaines au Portugal fin avril-début mai 2022 ! Ainsi que 2 semaines cet été… en Auvergne ? En Alsace ? Rien n’est encore décidé. Mais à quoi bon ? C’est le principe de tous les voyageurs : se laisser porter par le moment, ne rien prévoir et improviser.
C’est ce qui nous anime, et qui nous avait tant manqué…
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Cette fois…c’est la fin.
Il fallait bien que la dernière ligne de ce site internet soit écrite un jour… Jamais nous n’aurions pensé qu’elle le serait en 2022, alors que le voyage s’est terminé en 2017…
Nous avons énormément traîné, passé des mois sans écrire, publié des articles à rallonge, qui prennent presque autant de temps à lire qu’à écrire.
Mais comme l’aurait dit Molière : « Le temps ne fait rien à l’affaire ». L’important n’est pas le temps que l’on met à faire les choses, mais la qualité du résultat. En l’occurrence, nous ne savons pas si nos articles sont de qualité, mais nous avons fait de notre mieux pour vous retranscrire ce que nous avons vécu durant ces 15 mois, afin de vous donner envie de sauter le pas à votre tour. Non pas pour l’auto-stop (qui est une affaire particulière qui demande de la patience et qui n’est pas forcément très confortable), mais pour vous ouvrir au monde, chacun à son échelle. Il existe tellement de choses à découvrir à côté de chez nous et de moyens d’y parvenir. Des régions, des pays que l’on n’ose pas visiter par mauvaise image ou par peur de sortir de chez soi.
N’ayez plus peur, le monde est beau et généreux !
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Il est très compliqué de résumer 467 jours en un seul article, et nous avons sûrement oublié de parler d’énormément de choses ! Alors n’hésitez pas à nous poser toutes les questions qui vous passent par la tête en commentaire, nous y répondrons avec beaucoup de plaisir.
Sur ce, il est temps de mettre un point final à ce roman.
Merci à tous ceux qui ont lu jusqu’au bout, merci à tous ceux qui ont fait de notre voyage un rêve, à notre famille qui nous a suivi et nous a soutenu, malgré la douleur de nous voir partir.
A bientôt pour de nouvelles aventures… en camping car !
Julien, Florine et Mewenn