Après déjà plus de 10 jours passés à Taïwan (pendant lesquels, on l’avoue, on n’a pas fait grand-chose !) nous continuons notre descente vers le sud de l’île, avec une escale à Tainan, que nous rejoignons avec quatre voitures différentes, toutes attendues pendant 10 minutes maximum. Après réflexion, Taiwan aura d’ailleurs été l’un des meilleurs pays pour faire de l’auto-stop, tous pays confondus.
Le problème c’est qu’on arrive à Tainan alors qu’il fait déjà nuit. On n’a pas fait de demandes Couchsurfing ce soir-là, car la ville étant située à plus de 150km de Sun Moon Lake (d’où nous sommes partis le matin), on n’était pas sûr de pouvoir y arriver en une seule journée. Mais c’était sans compter sur l’incroyable générosité des Taïwanais, qui comme les Japonnais font souvent de gros détours rien que pour nous emmener à destination !
Mais du coup, comme il est trop tard pour trouver un logement pour ce soir, on décide, pour une fois, de prendre un hôtel. Car planter la tente dans cette très grande ville est impossible !
On ne passe qu’une seule nuit dans cet hôtel (il faut penser à notre budget aussi…) et le lendemain on part visiter la ville. Elle n’est pas inintéressante comparé à ce qu’on a déjà pu voir, mais en à peine une heure, on a fait le tour de tous les temples et autres bâtiments du centre-ville.
On se dirige donc vers le quartier Anping, citée balnéaire à la Taïwanaise, avec un passage par une ruelle typique vraiment étonnante. Les maisons y sont très différentes de ce qu’on s’attend à voir dans ce pays.
En tout, on marche presque 7km en direction des plages (si on avait su que c’était si loin, on n’y serait peut-être pas allé…). Mais au moins, cette marche nous permet de voir des quartiers très atypiques de la ville de Tainan.
On croise également un cimetière Taïwanais. Ce n’est pas très joyeux, mais la différence avec nos cimetières français est si flagrante, que ça mérite tout de même une photo !
En arrivant dans le quartier d’Anping, même si la plage et le chemin à travers forêt pour y accéder ne sont pas trop mal, on regrette quand même d’avoir tant marché pour voir ça !
Surtout qu’à peine arrivés, il se met à pleuvoir des cordes et on doit retourner dans le centre-ville en bus. Et à Anping, pour trouver un arrêt où les bus passent réellement, il faut s’y prendre longtemps à l’avance ! Car la plupart sont laissés à l’abandon. Heureusement dans notre malheur, le chauffeur du bus dans lequel on monte finalement, nous laisse monter gratuitement, puisque nous n’avons même pas assez de monnaie sur nous pour payer les billets !
Toujours sans aucune idée de l’endroit où on va dormir le soir (la tente n’étant toujours pas une solution, puisque les seuls terrains libres à côté de la plage sont infestés de chiens errants), on s’installe à la gare (le seul endroit où on capte internet de toute la ville) pour attendre de potentielles réponse de Couchsurfing, site sur lequel on a fait des demandes d’hébergement le matin-même.
Et là, c’est la grande surprise. Après un moment d’attente, on reçoit enfin une réponse positive, d’une fille qui vit dans le quartier de… Anping ! Totalement désespérés, mais quand même bien soulagés de devoir y retourner, on part donc reprendre le bus dans l’autre sens (qui cette fois mettra plus d’une heure à arriver à destination !). Finalement, on ne regrette absolument pas d’être retourné dans ce quartier, puisqu’on tombe chez l’une des familles les plus adorables que l’on ai rencontré jusque-là !
La mère, Emy, et les deux enfants, Hannah et Kevin (ces prénoms d’emprunt à consonance anglaise sont donnés à tous les enfants taïwanais par leurs professeurs d’anglais quand ils sont petits, afin de simplifier les relations avec les étrangers), nous accueillent comme si nous étions de la famille.
Ayant déjà mangé, ils préparent tout de même un excellent repas rien que pour nous. Hannah, qui souhaite partir seule en voyage en Europe pour plusieurs mois, nous pose plein de questions sur notre propre voyage. Emy, qui ne parle pas très bien anglais, fait tout de même un très gros effort pour essayer de nous comprendre et de discuter avec nous.
On rigole, on prend des photos, et on profite d’une soirée plus que chaleureuse autour de la table, alors que dehors la tempête fait rage ! Hannah nous laisse même sa chambre pour la nuit. Décidément, Taïwan monte de plus en plus dans notre estime !
Il ne s’arrêtera pas de pleuvoir de toute la nuit, et le lendemain au réveil, c’est dépités de devoir reprendre la route sous ce temps que l’on doit déjà quitter cette incroyable famille. On aurait adoré rester ne serait-ce qu’une nuit supplémentaire chez eux, pour prendre plus le temps de les connaître. Mais ils ne nous l’ont pas proposé, et on ne veut pas s’imposer. Et on se sent vraiment tristes de devoir déjà partir !
Emy et Hannah nous emmènent donc à la gare (car bien sûr, impossible de faire de l’auto-stop par ce temps) et on prend un train en direction de Kaohsiung.
Cette fois-ci, on a pensé à faire une demande sur Couchsurfing en avance, et un hôte nous attend au Nord de la ville : Kirby. Il vit dans une très grande maison familiale située en plein coeur du marché, dont le rez-de-chaussée est organisé comme un restaurant, avec une gigantesque cuisine toute équipée. D’ailleurs, Kirby est un apprenti cuisto, et vends ses pâtisseries et ses gâteaux par le biais d’internet.
Il nous fait goûter une petite partie de sa cuisine pendant l’après-midi. C’est vraiment original (comme par exemple une pizza aux Oréo…) et vraiment excellent !
Kirby passe en fait toute l’après-midi à cuisiner pour le soir, puisqu’il reçoit de la famille et des amis à manger. Comme il pleut encore, on reste la journée avec lui pour l’aider à préparer le repas.
Les repas de familles à Taïwan sont un peu différents de ceux que l’on connaît en France : lorsque le soir arrive, chacun entre dans la maison (sans sonner ni frapper) à l’heure qu’il veut, se sert à manger sans attendre que Kirby ne dise que c’est le moment, puis tout le monde repart petit à petit sans vraiment avoir passé de temps avec leur hôte ! Ils discutent à peine, et semblent juste venus pour manger ! La maison se vide donc très tôt, et il ne reste plus que Kirby et un de ses amis, avec qui on partage un soirée autour d’un film français (sous-titré chinois…).
La journée du lendemain, la pluie a enfin cessée, et on peut donc en profiter pour visiter Kaohsiung. La seule attraction touristique de cette ville est le « Lac du Lotus ». La chance veut que ce fameux lac se trouve à seulement une centaine de mètres de chez Kirby ! On n’a donc même pas besoin de reprendre le train pour retourner en ville.
On passe la journée à se balader autour de ce lac incroyable (sans Kirby qui a trop de commandes à honorer sur internet). Tous les cents mètres, on trouve des temples ou toutes sortes d’édifices religieux bâtis sur l’eau.
Certains sont magnifiques, d’autres étonnants. Comme par exemple ce gigantesque dragon que l’on peut visiter de l’intérieur, en entrant par sa gueule et en ressortant par le derrière…
Sur ce lac on croise également d’autres représentations des signes astrologiques si importants en Chine, avec par exemple ce très étrange ponton, où l’on peut visiter l’intérieur d’un autre dragon, mais aussi d’un tigre !
On passe en tout plus de trois heures à tourner autour du lac, et à visiter tous ces bâtiments traditionnels, ces temples dorés etc…
On se sent vraiment transportés dans un monde très étrange ! Mais ça valait vraiment la peine de voir de nos propres yeux cette attraction touristique (l’une des seules à Taïwan) et de se sentir tant dépaysés.
Puis, nous passons notre deuxième et dernière nuit chez Kirby. Le lendemain matin, après avoir été réveillés de bonne heure par un slogan très énervant crié à travers un mégaphone provenant du marché au pied de son immeuble, Kirby nous emmène dans le centre-ville. Il nous offre un très bon restaurant avant de nous faire visiter le quartier artistique de Kaohsiung. On y trouve toutes sortes de choses étranges, comme par exemple une balançoire au détour d’une ruelle, des boutiques très atypiques vendant des produits entièrement faits main, ou encore des restaurant où l’on peut manger un morceau de gâteau à l’ananas gratuitement…
On passe un excellent moment avec Kirby avant qu’il ne nous dépose sur la route en direction de Kenting, ville située sur la pointe sud de l’île, où on compte se rendre le soir-même. On quitte donc cet apprenti cuisto avec le ventre et le sac pleins de bonnes choses, et les souvenirs des très bons moments passés avec lui plein la tête.
Mais les bons souvenirs de Kaohsiung s’arrêtent là. Puisque pour la première fois à Taïwan, nous passons plus de deux heures avant de trouver une voiture en auto-stop. Ce n’est d’ailleurs pas vraiment une voiture qui finit par nous prendre, mais plutôt une ambulance ! Les deux ambulanciers semblent nous prendre en amitié et tentent de discuter avec nous comme ils peuvent. Ils nous donnent leurs « Bubble tea » (boissons typiquement asiatiques, faites avec du lait et des boules de tapioca…un peu trop étrange pour Florine, mais Julien semble apprécier). Puis ils nous déposent à un arrêt de bus en direction de Kenting, où le chauffeur accepte que nous montions, visiblement gratuitement. Mais au moment de dire au revoir à nos amis ambulanciers, la femme tend un billet au chauffeur ! Nous partons donc sans avoir eu le temps de refuser qu’elle dépense de l’argent pour nous, ni de la remercier. Habituellement, on refuse toujours l’argent offert par les locaux, préférant partager un moment avec eux dans leur voiture ! Mais cette fois-ci, on ne nous a pas vraiment laissé le choix…Et c’est bien dommage, parce qu’on aurait vraiment voulu continuer à lever le pouce.
Nous arrivons dans le centre de Kenting alors qu’il fait déjà nuit. Et dés la descente du bus, on sait qu’on ne trouvera pas de logement chez l’habitant ici. Il s’agit en effet d’une citée balnéaire, avec de nombreux hôtels, de bars, et un marché de nuit très animé.
Comme il fait nuit, qu’on est en pleine ville et qu’une tempête s’annonce, on ne s’imagine pas non plus planter la tente dehors. On ne perd donc pas de temps et on réserve directement une chambre dans un hôtel pour deux nuits.
Car même si le côté « cité balnéaire » ne nous plaît pas vraiment, nous avons tout de même choisit de rester deux nuits à Kenting afin de visiter le parc national situé dans la montagne à quelques kilomètres du centre.
Le lendemain, après s’être baladé un peu le long de la plage de Kenting, on s’installe le long de la petite route menant au parc national afin de faire de l’auto-stop.
C’est la première voiture qui nous emmène à l’entrée du parc, dont l’entrée ne coûte que 2€ par personne (on ne peut d’ailleurs y entrer que par petits groupes afin de ne pas perturber le calme des lieux, ainsi que les singes qui y vivent).
On ne regrette absolument pas d’avoir payé l’entrée, puisque le parc est magnifique ! C’est une vraie forêt tropicale avec d’étranges arbres et des lianes qui pendent de partout.
On visite plusieurs grottes de stalactites et stalagmites, et au détour d’un chemin, on croise même plusieurs singes qui nous observent du haut des arbres !
On fait également la connaissance de David et Michou, deux français qui en sont déjà à leur second tour du monde ! C’est d’ailleurs ensemble qu’on finit la visite de cet incroyable parc.
On se retrouve ensuite plus tard dans Kenting, où on discute un très long moment au bord de la plage avant de rejoindre nos hôtels respectifs. C’est vraiment très intéressant de discuter avec ce couple qui a la bougeotte depuis maintenant plusieurs années (on garde d’ailleurs toujours contact avec eux, même après la fin de nos deux voyages).
Le soir on se balade dans le marché de nuit avant de passer notre dernière nuit dans cette ville que l’on est quand même bien heureux de quitter. C’était beaucoup trop bruyant et animé pour nous !
Le lendemain, premier jour du mois de décembre, on prend la direction de Dulan, situé sur la côte Est de Taïwan. Il nous reste encore une semaine avant de prendre notre avion à Taipei, mais même si l’île n’est pas si grande que ça, il faut quand même penser à se rapprocher de l’aéroport ! On espère que la côte Est (qui visiblement est beaucoup plus sauvage que la côte Ouest) sera tout aussi accueillante. On ne connaît pas vraiment les chinois de Chine, mais une chose est sûre, les Taïwanais, eux, ont la générosité et le sens de l’accueil dans la peau !