57 – San Francisco et la mythique côte Californienne

Le 29 mai 2017 est un jour unique dans toute notre vie ! Ce jour là nous avons vécu un événement qui ne se reproduira sans doute jamais : nous avons remonté le temps ! Notre machine à voyager dans le temps n’est autre que l’avion qui nous transporte de Auckland en Nouvelle-Zélande, à San Francisco aux Etats-Unis. Grâce à lui nous traversons alors le Pacifique et subissons le plus gros décalage horaire de tout notre voyage.

Nous quittons en effet Auckland à 20h le 29 mai, et atterrissons à San Francisco à 11h…le 29 mai ! Nous allons donc vivre deux fois la même journée…incroyable non ?

Avec seulement quelques heures (voire minutes) de sommeil dans l’avion, c’est totalement épuisés que nous posons les pieds sur un nouveau continent : l’Amérique du Nord. Notre périple ne s’arrête pas à l’aéroport puisque nous devons maintenant trouver un moyen de rejoindre South Beach, où nous attends notre hôte Couchsurfing de ce soir. Après avoir passé très facilement les douanes, nous nous postons à l’extérieur de l’aéroport pour commencer l’auto-stop. Mais à peine quelques minutes plus tard, nous sommes abordés par deux policiers qui nous indiquent que l’auto-stop est interdit à San Francisco. C’est bien notre veine ! Mais au lieu de nous poser des problèmes comme nous nous y attendions, les policiers nous indiquent le chemin pour nous rendre à la gare, et nous offrent même deux tickets de train avec un peu de crédit dessus !

C’est donc en train que nous nous rendons chez Micha, un étudiant qui prépare un gros examen dans quelques jours, et n’a donc que très peu de temps à nous accorder. C’est bien dommage car il est vraiment très gentil et nous laisse même sa chambre pour nous reposer !

Après avoir fait connaissance avec lui nous le laissons réviser et partons visiter un peu les alentours. Il vit juste à côté du Bay Bridge (qui à part la couleur ressemble comme deux gouttes d’eau au Golden Gate que nous attendons de voir avec impatience…).

Nous ne partons pas très loin ce jour-là et préférons rentrer nous reposer après ce gros décalage horaire. Nous ne nous réveillons qu’à 11h le lendemain ! Le temps de prendre le petit déjeuner et de discuter un peu avec Micha (qui n’a pas dormi beaucoup plus que nous à cause de ses révisions), nous ne partons en direction du centre-ville qu’en début d’après-midi.

Nous longeons la baie sur environ 5km pour nous retrouver au milieu du quartier des pêcheurs, très touristique.

Malgré l’heure tardive à laquelle nous avons commencé notre visite de la ville, nous parvenons à voir pas mal de choses durant l’après-midi. La plupart du temps, les sites visités nous rappellent le souvenir de nombreux films américains, dont plusieurs scènes mythiques ont été tournées ici.

C’est le cas notamment du Port de San Francisco, de la prison d’Alcatraz (située sur une île en plein milieu de la Baie), de la Lombard Street (la rue la plus sinueuse des États-Unis) ou encore de la très pentue Hyde Street et ses fameux « Cable Car ».

  

Bien sûr, le lieu le plus mythique de la ville n’est autre que le Golden Gate, mais nous ne le voyons que de loin ce jour-là, nous attendrons le lendemain pour le voir de plus prêt, et même le traverser à pied !

D’autres petits lieux beaucoup moins connus, mais non moins intéressants, se cachent dans les rues de San Francisco.

Comme par exemple le musée mécanique, où l’on trouve de très vielles machines fonctionnant à pièces (des partitions de musique, des personnages qui s’animent, des bornes d’arcade etc.). C’est vraiment très sympa et l’on s’amuse avec bon nombre d’entre elles (25cts à chaque fois, ça vaut vraiment le coup !).

En plein centre-ville de San Francisco, nous tombons également sur une invasion d’otaries ! C’est étonnant, on se croirait presque revenus en Nouvelle-Zélande !

Exténués par cette longue journée de marche, nous retrouvons Micha chez lui. Désireux de prendre une petite pause dans ses révisions, il passe la soirée avec nous. Il nous prépare un très bon repas (dans le centre-ville de San Francisco il n’y a pas le choix, les seuls magasins que l’on trouve sont des magasins BIO, il faut sortir de la ville pour trouver autre chose ! Autant dire qu’il faut un sacré budget pour vivre là…).

Nous aurions aimé rester une troisième nuit, mais nous devons vraiment le laisser tranquille pour son examen. Le lendemain nous quittons donc South Beach pour nous diriger vers le Golden Gate, que nous voulons traverser pour passer la nuit de l’autre côté, dans un camping gratuit que nous avons trouvé sur internet.

Le long des 15km qui nous séparent du pont, nous croisons la route d’autres lieux mythiques : le City Hall, les « Painted Ladies » ou encore la maison de Mme Doubtfire (visible dans le film du même nom).

A quelques centaines de mètres du Golden Gate, nous passons devant une très belle école d’art.

Mais arrivés sur la côte, c’est la surprise : le Golden Gate a disparu sous le brouillard ! On avait entendu dire que cette particularité météorologique se produisait souvent, mais on ne s’attendait pas à ce qu’il soit si épais ! Et surtout, nous avons la malchance que cela se produise le seul jour de notre présence.

En espérant que le brouillard se lève rapidement, nous commençons la traversée du pont. En plus de la longueur interminable que l’on n’avait pas prévu, il fait très froid. Et finalement, le brouillard ne se lèvera pas du tout.

On risque d’être un peu trop gros pour passer à droite…

L’autre mauvaise surprise, c’est que le camping que l’on attendait de l’autre côté n’en est pas vraiment un, il est réservé aux voitures et l’on ne peut pas planter la tente. Avec une véritable fatigue qui commence à s’accumuler depuis notre arrivée dans le pays, nous nous résignons à parcourir les 5km qui nous séparent encore de la prochaine ville : Sausalito. Mais avec presque 20km dans les jambes et notre sac sur le dos, nous sommes incapables de finir le chemin à pied. Nous faisons donc de l’auto-stop malgré l’interdiction signifiée par les policiers, et nous trouvons très rapidement une voiture. A notre demande d’hébergement, l’homme contacte ses colocataires, mais ils n’ont pas de place pour nous ce soir-là. Il nous dépose donc dans un parc au centre de la ville, où nous plantons notre tente pour la nuit dans les herbes hautes, à l’abri des regards.

Le lendemain, grâce à plusieurs voitures, nous commençons à remonter la Route 1 qui longe la côte Pacifique en direction du Canada.

Au bout d’un moment, nous nous retrouvons bloqués sur une route en travaux suite à un effondrement. Persuadés de pouvoir passer cet obstacle à pied, nous nous engageons sur la route durant plusieurs kilomètres, toujours dans le brouillard. Mais nous sommes finalement stoppés par un barrage tenu par un policier. Contre toute attente, celui-ci nous fait monter très gentiment dans sa voiture afin de nous emmener de l’autre côté du barrage, à Stinson Beach, après avoir dû faire un détour de presque 30km ! Décidément, les policiers américains semblent être particulièrement serviables.

De Stinson Beach nous continuons notre chemin avec plusieurs voitures. Le dernier chauffeur, Bradley, nous propose très gentiment de passer la nuit chez lui et son amie Ariel, à Bodega. Un peu hippies, elle est herboriste et tous deux consomment de la marijuana (légal dans l’État de Californie). On vous rassure, on n’a pas essayé !

Particulièrement accueillants, nous passons une excellente soirée avec ce couple atypique, et nous avons même droit à une chambre à l’intérieur de la maison ! Le lendemain matin, ils nous préparent un excellent petit déjeuner avant de nous redéposer sur la Route 1 en direction du Nord. Avant de partir, Bradley nous montre de loin l’église de Bodega, qui apparemment aurait servi de lieu de tournage pour une scène du film « Les Oiseaux » de Hitchcock. Nous ne sommes pas assez connaisseurs pour la reconnaître, mais on le croit sur parole…

Dans la journée, après avoir enchaîné quelques voitures, nous faisons la connaissance de Steve, qui parcourt de long en large la Route 1 dans le but de trouver un camping où poser son RV (sorte d’immense Camping Car) pour les prochaines vacances.

Nous passons une partie de la matinée avec lui. Il en profite pour nous montrer une étrange, mais très belle, chapelle en forme de chapeau de sorcière, située en plein milieu d’un parking le long de la route. C’est là qu’il souhaite se marier (mais encore faudrait-il qu’il en fasse la demande à sa copine…).

Suite à cette belle petite visite, il nous offre le restaurant à Gualala, son terminus. Pour la première fois nous avons l’occasion de goûter un vrai hamburger américain, et le moins que l’on puisse dire c’est que l’on n’est pas déçus ! On sait d’avance que les kilos que l’on a perdu depuis le début du voyage vont être regagnés en partie lors de notre traversée des Etats-Unis…

Dans l’après-midi nous enchaînons de nouveaux plusieurs voitures, dont un long moment passé avec un couple de Norvégiens, avec qui nous faisons de nombreux arrêts pour découvrir la côte californienne, qui devient de plus en plus belle au fur et à mesure que l’on remonte vers le Nord.

Ils nous déposent à Mendocino, où nous découvrons l’architecture typique de la Californie, très colorée.

Pour finir la journée, nous rencontrons Ryan qui nous dépose à Fort Bragg, en nous proposant de dormir chez lui si jamais nous n’avons pas trouvé d’autre solution avant la nuit. Mais lorsque nous le recontactons après plusieurs essais infructueux, nous attendons plus d’une heure avant d’avoir une réponse, finalement négative. Nous cherchons alors à rejoindre un camping gratuit à environ 10km de là, mais aucune voiture ne nous prend en stop. Un couple nous interpelle dans la rue, et lorsque nous leur expliquons la situation, la femme accepte que nous plantions la tente dans leur jardin, mais le mari refuse.

Avec tout cet enchaînement de problèmes qui nous ont fait perdre du temps, il est déjà plus de 21h et nous nous résignons, fatigués, à prendre une nuit dans le motel de la ville. Au moins, nous pourrons dire que nous avons testé ce qui apparaît comme LE mode d’hébergement typique des Etats-Unis !

Le lendemain, c’est pas moins de 8 voitures que nous empruntons pour nous rendre à quelques kilomètres d’Eureka, ville où nous avons déjà un contact Couchsurfing, mais uniquement pour le jour suivant. Sur la route nous découvrons plusieurs villages minuscules, presque des villages fantômes (dont un où un homme nous donne un billet de 10$ sur le bord de la route, après avoir discuté quelques minutes avec nous ! Nous tentons de refuser mais celui-ci glisse le billet dans notre sac avant de disparaître rapidement ! Incroyable…).

On se sent un peu au milieu de nul part…

C’est ce jour-là que nous entrons dans « L’avenue des Géants », route parallèle à la Route 1, qui commence dans le petit village de Gerberville et se poursuit jusqu’à l’Oregon. Cette zone, située dans le Parc Etat de Humboldt Redwoods, concentre les plus grands Sequoia du pays, voire du monde ! Mais ce n’est que quelques jours plus tard que nous pourrons réellement passer du temps dans cette forêt incroyable.

Le soir nous dormons dans un camping gratuit (loin d’être agréable, sous un pont de l’autoroute avec des voisins peu rassurants) avant de repartir vers Eureka. La ville n’a rien d’exceptionnel, hormis quelques peintures murales et certaines boutiques atypiques.

 

Par contre, on croise de nombreux SDF ainsi que des personnes peu rassurantes (un homme nous interpelle simplement pour nous dire « Désolé pour Trump », puis lorsqu’on le recroise une nouvelle fois quelques minutes plus tard, il nous offre deux nez de clown…). L’absence de sécurité sociale dans le système américain fait que les riches peuvent payer un suivi médical, tandis que les pauvres doivent se débrouiller par eux-même. Et il n’est pas rare de voir des personnes atteintes de troubles mentaux arpenter les rues des grandes villes, faute d’argent pour entrer à l’hôpital…c’est une situation qui nous touche beaucoup, et c’est à ce moment que l’on se rend compte de la chance que l’on a de vivre en France !

Dans l’après-midi nous retrouvons nos hôtes Couchsurfing du soir : Macie et Garhett, accompagnés de leur jeune Rottweiler : Fitzgerald, très mignon mais complètement fou !

Nous avons droit à une superbe chambre privée avec salle de bain ! On se croirait presque à l’hôtel, sauf qu’en prime nous sommes reçus comme des rois par nos hôtes. Ils nous emmènent visiter une petite ville côtière à quelques kilomètres de là, et nous offrent le goûter dans un bar où l’on trouve une trentaine de cidres différents ! (Nous avons beau être très contents de ce petit clin d’œil à la France, le cidre est loin de ressembler à celui que l’on connaît…il n’a même rien à voir!)

Contrairement à ce qui était prévu, Macie et Garhett nous proposent de rester non pas une, mais deux nuits supplémentaires ! Nous acceptons avec grand plaisir car nous passons un excellent moment avec cet adorable couple. Le lendemain, Macie nous emmène dans une zone de la Redwood Forest devant laquelle nous étions passés en voiture quelques jours plus tôt, sans pouvoir s’arrêter.

C’est un endroit magique où l’on se sent minuscules !

Quand on veut ouvrir le passage sans déplacer le tronc d’arbre…

Nous n’avons jamais vu de forêts aussi incroyables, et malgré le fait que les Etats-Unis soient l’un des pays où l’on s’est senti le moins en sécurité (notamment dû au fait que la majorité de nos hôtes nous ont avoués posséder une arme « au cas où » chez eux), nous oublions toutes nos peurs au milieu d’un tel environnement.

Le jour suivant, nous nous baladons dans l’un des parcs de la ville d’Eureka, où l’on participe avec d’autres habitants, la police et les pompiers, à la recherche d’un petit garçon qui a disparu (il sera finalement retrouvé un peu plus tard, marchant tranquillement dans le parc comme si de rien n’était).

Puis, après trois nuits passées chez cet adorable couple, Macie nous conduit à plusieurs dizaines de kilomètres au Nord, et nous emmène visiter Murrelet State Wildness (un nouveau parc national de Sequoia).

Puis elle nous laisse sur le bord de la route afin que l’on puisse continuer notre chemin en auto-stop en direction d’un nouvel Etat : l’Oregon.

3 réflexions au sujet de « 57 – San Francisco et la mythique côte Californienne »

  1. NOUS SOMMES TOUJOURS HEUREUX DE VOUS LIRE , ET AVEC VOUS NOUS VOYAGEONS EN REVANT , SURTOUT EN CETTE PERIODE !!! ! QUEL MERVEILLEUX PERIPLE , QUE MEWEEN SERA HEUREUX DE DECOUVRIR PLUS TARD ! PROFITEZ BIEN DE VOTRE PETIT BOUT DE CHOU !

  2. VOUS LIRE NOUS APPORTE TOUJOURS AUTANT DE BONHEUR ET DE REVE ! QUEL MERVEILLEUX PERIPLE ! ET BRAVO DE CONTINUER A COMMENTER CE MERVEILLEUX VOYAGE …..MEWEEN SE REGALERA PLUS TARD A VOUS LIRE , COMME NOUS LE FAISONS ACTUELLEMENT !

  3. Dans cette période difficile de confinement, quelle bouée d’oxygène de vous lire, on s’évade avec vous.
    Merci pour ce récit, paysage grandiose et forêt magique.
    Je comprends mieux maintenant quand toi Julien petit enfant tu parlais des séquoias comme le roi des forêts.
    Malgré l’arrivée de Mewenn qui nous réjouis tous et qui nous rend très heureux , nous espérons que vous aurez un peu de temps pour continuer à nous faire vivre votre voyage.

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