Notre arrivée à Séoul, la capitale Sud-Coréenne, ne se passe pas sous les meilleurs auspices. Nous avions en effet effectué plusieurs demandes d’hébergement sur le site internet « Couchsurfing » afin de trouver un endroit où dormir ce soir, mais nous n’avons reçu aucune réponse. Nous sommes donc obligés de réserver deux lits dans un dortoir. Heureusement le prix n’est pas très élevé, et l’auberge de jeunesse est géniale : tout en style industriel avec du matériel de récupération, et même une terrasse sur le toit dominant la ville. Le quartier de l’hôtel est également très sympa, avec beaucoup de petits restaurants et de bars branchés.
La vie semble très calme et il est très agréable de se promener dans les rues, même la nuit.
Nous passons une seule nuit dans cette auberge, en compagnie d’un groupe de Coréens dormant dans la même chambre que nous, et complètement fous lorsqu’on leur raconte notre voyage (on croirait voir des enfants recevoir leurs cadeaux de Noël !)
On se dirige ensuite vers le quartier électronique de Séoul. Il s’agit d’une zone de plusieurs km² où l’on peut trouver des centaines de boutiques et de stand de marchés, uniquement consacrés à l’électronique. C’est impressionnant et totalement adapté à l’image que l’on se faisait de ce pays.
On reste une grande partie de la journée dans ce quartier, avant de partir à la recherche de notre hôtel pour les deux prochaines nuits. Mais la compréhension du fonctionnement du métro Coréen nous fais perdre beaucoup de temps. Le réseau souterrain est gigantesque, et composé de tellement de ramifications qu’il est pratiquement impossible de ne pas se perdre. Heureusement, pour passer le temps, on peut observer de curieux avertissements affichés sur les murs du métro. Le plus étonnant est sans doute une affiche interdisant la prise de photos sous les jupes des filles…(on apprendra d’ailleurs plus tard que dans la plupart des pays d’Asie, les téléphones portables ont obligatoirement un son très élevé lors de la prise de photos, pour éviter ce genre de problème et attirer l’attention sur soi au cas où une photo serait prise à l’insu des personnes concernées. Et il est bien sûr impossible d’enlever ce son…l’Asie est vraiment un continent très particulier !).
Notre hôtel est beaucoup moins bien que le premier, mais au moins nous avons une chambre privée, et surtout le prix est moins élevé ! Le soir nous ressortons visiter deux gigantesques « flea market » (sortes de halles commerciales ouvertes toute l’année) ainsi qu’un quartier très moderne situé autour du fleuve Han. Une fois de plus, la folie commerciale coréenne est très visible. La ville entière semble submergée par les boutiques et les marchés !
Malheureusement, la nourriture au supermarché y est beaucoup trop cher, et nous sommes obligés de manger dans un petit restaurant afin de sauvegarder un peu d’argent. Le lendemain, alors que nous partons visiter le centre de Séoul, nous retentons l’expérience avec d’excellents hot dogs fris de style Coréen, vendus dans la rue pour pratiquement rien (quand on compare aux prix des supermarchés…).
Puis, il est temps de visiter la ville en elle-même. Et il y en a des choses à voir ! Entre les dizaines de palais, les temples et les quartiers historiques, la journée risque d’être longue ! Malheureusement, l’entrée de ces bâtiments est la plupart du temps payante, et même assez cher. Avec notre budget restreint, nous devons donc faire un choix.
Nous visitons tout d’abord le village Bukchon Hanok, quartier historique situé en plein milieu de la ville, où l’on peut observer les maisons typiques Coréennes, les Hanok, datant d’environ 600 ans.
C’est vraiment une expérience incroyable que de se balader dans ces magnifiques ruelles entourées de maison à l’architecture très particulière, alors que quelques rues plus loin, les grattes-ciel se battent pour savoir qui ira le plus haut ! Le contraste entre histoire et modernité est vraiment saisissant.
Après notre visite de cet incroyable quartier, nous nous dirigeons vers le Palais Changdeokgung. Le palais a beau être assez cher pour notre budget, il est tout de même classé au patrimoine mondial de l’UNESCO et il sera vraiment dommage de passer à côté.
L’entrée est gratuite pour les personnes se présentant en habit traditionnel. Nous n’en n’avons malheureusement pas sur nous, mais grâce à ça, l’enceinte est pleine de touristes habillés de ces tenues très colorés, donnant l’impression d’avoir été projeté plusieurs centaines d’années en arrière !
L’enceinte du Palais est énorme, mais on ne s’en lasse pas. On comprend vraiment pourquoi ce chef d’œuvre est classé à l’UNESCO !
Le Palais est en fait constitué de plusieurs temples, dont les intérieurs sont plus beaux les uns que les autres.
Après notre visite de ce Palais, nous partons en direction de celui de Gyeongbokgung.
Cette fois-ci nous ne payons pas l’entrée, mais nous profitons tout de même d’une balade gratuite dans ce très joli parc, où l’on pourrait vraiment se croire au beau milieu d’un village de l’ancien temps !
Certaines parties de ce parc ressemblent d’ailleurs beaucoup plus à un village fantôme !
En sortant, nous tombons nez à nez avec une française rencontrée à Oulan Bator en Mongolie, alors que tous les touristes français étaient en peine avec l’obtention du VISA Chinois (Voir l’article « Oulan Bator et nos déboires avec le VISA Chinois »).
Cette française nous apprend qu’après notre départ de Mongolie, l’Ambassade Chinoise a réouverte pour se refermer une semaine plus tard durant deux semaines en raison de la fête nationale Chinoise ! Nous ne regrettons vraiment pas d’avoir prit notre billet d’avion pour la Corée du Sud…
Nous finissons notre visite de Séoul sous la pluie, au milieu du centre-ville moderne emprunt de quelques notes d’Histoire…
Le soir, nous rentrons exténués à l’hôtel, après avoir marché sans doute plus de 10km dans Séoul !
Nous ne sommes restés que 3 jours dans Séoul, mais cela nous semble suffisant pour visiter cette ville si l’on veut se concentrer sur sa partie historique. Maintenant que nous sommes arrivés au Nord du Pays, et que nous ne pouvons bien sûr pas passer en Corée du Nord (dont le passage par voie terrestre est impossible), nous devons décider de ce que nous faisons ensuite. Nous devons bien sûr quitter le pays par la voie des airs, et nous décidons de nous rendre au Japon, pays tant attendu par Julien pour sa culture et ses jeux-vidéos !
Le lendemain matin nous réservons donc notre billet d’avion pour Fukuoka, ville située au sud du Japon. Le départ étant situé à Daegu, où nous avons dormi quelques jours plus tôt chez notre ami Miko et sa femme, nous reprenons le stop en direction du Sud. L’avion part dans 3 jours !
Nous passons un très mauvais moment dans le métro nous emmenant hors de la capitale. La rame est bondée, et les Coréens continuent à vouloir se caser dans les quelques centimètres carrés de libre qu’il reste encore ! Avec nos gros sacs sur le dos, on n’en mène pas large !
Arrivés au Sud de la ville et après avoir prit un bon bol d’air, nous tentons de faire du stop en direction de Daejeon, ville que nous n’avions pas réussi à rejoindre lors de notre montée vers le Nord du pays. Nous trouvons une voiture en moins de dix minutes, et même si l’homme ne parle pas Anglais, nous passons un très bon moment avec lui ! Il nous dépose directement à une station de métro, où nous recevons une réponse de Lorenzo, l’hôte Couchsurfing que nous avions dû annuler la dernière fois que nous n’avions pas réussi à rejoindre Daejeon, mais qui peut nous accueillir ce soir !
Nous le rejoignons à côté de son appartement où nous allons passer les deux prochaines nuits. Lorenzo est Philippin et avec lui nous apprenons beaucoup de ce pays que nous ne connaissons pas du tout. Nous n’avons aucuns projets pour après le Japon, alors peut-être irons-nous aux Philippines ?
Le soir nous dormons sur un matelas à côté de son lit. Il est très difficile de dormir à cause de son adorable chienne Foxy, qui semble bien décidée à dormir avec nous coûte que coûte et qui monopolise une bonne partie du matelas !
Le lendemain nous passons la journée avec Lorenzo et son ami Vietnamien Tom. Tom paye le restaurant du midi (Vietnamien, beaucoup trop épicé pour Florine malgré notre demande d’enlever les épices de son plat), puis nous nous rendons tous les quatre aux « Yuseong Hot Spring », sources d’eau chaude naturelles qui traversent la ville et dans lesquels on peut tremper ses pieds.
Nous restons environ une heure à discuter les pieds dans l’eau, puis nous partons nous balader le long de la rivière, où un marché de l’artisanat s’est installé pour le week-end, avec de nombreuses expositions d’art.
C’est étrange et décalé, mais tout à fait dans le style Coréen !
Le parc en lui-même est vraiment très joli, même si l’on a une vue imprenable sur le champ des grattes-ciel de Daejeon !
Nous finissons la journée au Parc des Expositions, où l’on peut visiter un petit musée sur la Corée du Nord. Le musée est composé de deux uniques salles : l’une comprenant les affaires quotidiennes utilisées par les Nord-Coréens, la deuxième diffusant un dessin animé provenant de ce pays.
Le soir, c’est nous qui passons aux fourneaux. Nous cuisinons des crêpes que l’on déguste sur le sol de l’appartement (en Corée, rare sont les logements où l’on peut trouver des tables et des chaises…).
Puis nous faisons la connaissance du colocataire de Lorenzo. Même si celui-ci ne parle pas très bien anglais, nous arrivons à communiquer grâce à Lorenzo en interprète.
Le lendemain matin, le colocataire nous prépare un très copieux et très bon petit déjeuner (il a été chef cuisinier dans l’armée durant son service militaire), puis il est temps de leur dire au revoir pour rejoindre Daegu d’où nous décollons pour le Japon demain.
Une fois n’est pas coutume, nous sommes tristes de quitter notre hôte alors que nous avons passé de si bons moments avec lui !
Nous rejoignons la sortie de la ville pour faire de l’auto-stop en direction de Daegu, et une fois de plus nous trouvons très rapidement une voiture qui nous conduit directement à notre destination !
Malheureusement cette dame (la première à nous prendre en stop depuis que nous sommes arrivés dans ce pays), ne parle pas anglais et ne semble pas trop disposée à échanger avec nous.
Arrivés à Daegu, nous rejoignons Ngoc, la petite amie de Tom le Vietnamien (rencontré hier) qui a accepté de nous accueillir ce soir avant de prendre notre avion. Nous ne passons malheureusement pas beaucoup de temps avec elle, puisqu’elle a une soirée prévue avec des amis. Nous passons donc la soirée seuls, et le lendemain matin nous la voyons partir en cours assez tôt, en nous disant de nous servir dans la nourriture qu’elle a laissé sur la table pour le petit déjeuner. C’est atypique mais assez bon : des saucisses, du riz et des tartines. Après plusieurs mois de voyage, on commence à être habitués à manger salé pour le petit déjeuner !
Ngoc revient pour le repas de midi, puis elle nous accompagne jusqu’au métro que nous empruntons pour aller à l’aéroport. Nous n’avons pas beaucoup parlé avec elle, peut-être parce qu’elle semble très timide, et qu’elle ne parle pas parfaitement anglais. Mais nous regrettons de ne pas avoir eu le temps de la connaître un peu mieux !
Nous nous rendons donc à l’aéroport, où nous embarquons dans l’avion en direction du Japon. Nous n’avons pas passé beaucoup de temps en Corée du Sud, mais cela nous a semblé suffisant pour voir ce qu’il y avait à y voir. Après tout, le pays n’est vraiment pas très étendu. La culture et les temples Coréens sont vraiment très intéressants, et nous avons particulièrement apprécié la visite de Séoul ! Mais le pays tout entier semble construit au-delà des limites de place et de hauteur, et à force, c’est épuisant de voir tant de monde et tant de grattes-ciels.
En prenant l’avion, nous espérons avoir bientôt l’occasion de pouvoir goûter à la « Zenitude Japonaise » afin de souffler un peu après ce pays fatiguant mais malgré tout très accueillant.