Un jour, quelqu’un nous a expliqué qu’en Russie, il existe trois mondes : celui de Saint-Pétersbourg, celui de Moscou, et celui du reste du pays.
Après avoir découvert la grandeur de Saint-Pétersbourg, puis la richesse de Moscou, nous voici donc désormais dans le troisième monde de la Russie : la campagne. Nous avons bien sûr déjà expérimenté cette partie du pays, dans les petits villages séparant Saint-Pétersbourg de Moscou, et les douloureux souvenirs que nous en gardons nous font appréhender notre entrée dans l’Est du pays.
Mais un autre fait nous laisse imaginer que les choses peuvent être très différentes ici. En effet, durant notre séjour de quatre jours dans le Transsibérien, nous avons passé une frontière que nous attendions déjà depuis un certain temps : celle de l’Asie !
L’un comme l’autre, nous n’avions alors jamais mis les pieds sur le continent asiatique. Mais nous en entendions parler de façon positive depuis si longtemps, que nous avions vraiment hâte de découvrir ce que les asiatiques avaient de différents par rapport à notre mode de vie. Nous ignorions alors si les Russes asiatiques étaient si différents des Russes européens. Mais nous l’espérions !
C’est avec l’impatience de découvrir ce nouveau continent, que nous débarquons à Irkoutsk le 11 septembre 2016, un peu avant 9h. Nous faisons nos adieux à Max et Linda, nos amis Allemands, sur le quai, puis nous rejoignons le centre-ville à pied, tandis qu’eux s’y rendent en taxi.
La première découverte de l’Asie ne nous convainc pas entièrement. Nous faisons face à une ville pauvre et délabrée, comme toutes celles que nous avons pu apercevoir le long des voies du Transsibérien, et où la présence de statues de Lénine que l’on peut apercevoir un peu partout font ressortir une certaine nostalgie de l’époque communiste.
L’attraction touristique d’Irkoutsk est de plus très limitée. Hormis quelques bâtiments et statues, les occasions de sortir l’appareil photo restent très rares.
Fidèles à notre décision de ne plus essayer de dormir chez les habitants en Russie, nous cherchons à réserver un hôtel. Mais malgré plusieurs heures de recherches intenses et de déambulation dans la ville, impossible de trouver la moindre connexion internet ! En fin de matinée, nous nous installons finalement dans un office du tourisme où nous parvenons enfin à faire notre réservation. Le temps de nous reposer un peu dans l’office, nous entamons la conversation avec un couple Franco-Russe dont le mari travaille en Corée du Nord pour des actions humanitaires. Nous profitons de ces quelques instants de conversation avec lui pour en apprendre légèrement sur ce pays totalement fermé et où nous ne mettrons sans doute jamais les pieds !
Nous discutons ensuite avec un Coréen du Sud, voyageant seul autour du monde. Après ce moment passé à l’office du tourisme nous sommes rassurés. Et paradoxalement, nous y rencontrons presque plus de touristes que dans les villes de l’Ouest de la Russie.
Nous rejoignons ensuite notre hôtel, situé dans un petit bâtiment au milieu du marché. Puis, épuisés par ces quelques jours dans le Transsibérien, nous ne ressortons que pour nous acheter à manger et nous passons une nuit très reposante, heureux de se sentir enfin propres et de pouvoir profiter d’un vrai lit.
Le lendemain, la visite de la ville se fait de nouveau attendre. En effet, dans quelques jours nous passons la frontière Mongole, mais pour cela nous devons d’abord faire notre demande de VISA. Encore un peu anxieux vis-à-vis de notre demande de VISA Russe qui a été une véritable épreuve, nous nous présentons tôt le matin au consulat mongol.
Mais nous sommes finalement très surpris : ici la demande n’est qu’une formalité ! Déjà, nous n’avons pas besoin d’entrer dans le consulat : un bureau réservé uniquement aux demandes de VISAS est installé à l’extérieur du bâtiment. Et visiblement, nous sommes les seuls à nous y présenter ce matin-là. En bonus supplémentaire : la femme installée au guichet parle anglais et nous accueille avec un beau sourire ! C’est tellement rare en Russie !
En à peine 10 minutes, nous fournissons les quelques papiers demandés (une preuve de réservation d’un hôtel en Mongolie, une photo d’identité et les passeports), nous remplissons le document de renseignements demandé, puis nous nous rendons à la banque la plus proche afin de faire le virement des frais de VISAS (le montant est malheureusement beaucoup plus élevé que ce que nous pensions : nous payons environ 60€ par personne !) puis nous pouvons partir, nos VISAS seront prêts dans l’après-midi ! Nous ne nous attendions pas à une telle rapidité et une telle facilité. C’est donc l’esprit (et le porte-monnaie) légers que nous partons enfin à la découverte de la ville en attendant de récupérer nos VISAS.
Nous nous rendons rapidement compte que les quartiers de la ville que nous avons visité à notre arrivée hier n’étaient finalement pas du tout situés dans le centre-ville ! Irkoutsk est beaucoup plus étendu que ce que nous pensions, et nous découvrons même des quartiers vraiment très sympathiques, comme celui du 130ème District, composé uniquement d’anciennes maisons en bois datant du XVIIIe siècle.
Nous visitons également l’église « Holy Cross » d’une architecture vraiment magnifique et typique de la Russie.
Nous croisons beaucoup d’autres églises et cathédrales d’une architecture toute aussi belle, sans malheureusement forcément retenir leurs noms.
Nous attendons ensuite dans le jardin très calme d’une église l’heure pour aller chercher nos VISAS.
A 15h tapantes, nous nous présentons au guichet. Nos VISAS sont bel et bien prêts ! Nous pouvons donc partir tout de suite en direction de la frontière Mongole !
Mais avant, nous souhaitons passer quelques jours le long du lac Baïkal, la plus grande étendue d’eau douce présente à la surface de la terre. Nous nous rendons donc à la gare routière afin de trouver un bus partant en direction de la ville de Baikalsk. Nous avons d’ores et déjà réservé un hôtel dans un petit village situé quelques kilomètres avant la ville.
Mais de nouveau, nous devons faire face à notre incompréhension de l’organisation des transports en commun Russes. La gare routière n’accueille que les bus dis « officiels », et la ligne qui nous intéresse ne passe qu’une seule fois par jour…le matin.
Suivant les conseils donnés par le personnel de la gare, nous retournons donc au marché, où nous pouvons visiblement trouver des minibus qui pourront nous conduire là où on le souhaite.
Mais nous retrouvons le même problème que celui rencontré la première fois que nous avons essayé de sortir de Saint-Pétersbourg en bus : les destinations des minibus sont inscrites sur le devant des voitures, en cyrillique, et personne ne parle anglais. Pire : il existe plusieurs « stations » non officielles de départ des minibus, et nous ne savons ni où les trouver, ni lesquels peuvent nous intéresser. Et demander de l’aide aux seuls chauffeurs que nous parvenons à trouver ne nous aide pas plus, puisqu’ils semblent incapables de nous renseigner sur leur propre destination, et encore moins sur celle empruntée par leurs collègues.
Après avoir déambulés pendant presque une heure, nous finissons par demander notre chemin à des russes rencontrés dans la rue. Par une pure coïncidence, nous sommes aidés par une femme parlant anglais, et même un peu français ! Elle nous conduit sur un parking que nous n’avions pas vu, et après s’être renseignée auprès des chauffeurs, elle nous apprend qu’un minibus se rendant en direction de Baikalsk ne va pas tarder à arriver.
Nous la remercions et nous nous installons sur le parking pour attendre. Mais au bout d’un long moment, toujours pas de minibus. Beaucoup viennent et s’en vont, mais aucun ne va dans la bonne direction. Et nous sommes les seuls à attendre.
Pensant que les chauffeurs ont peut-être indiqué une mauvaise information à notre guide (comme ils n’avaient pas l’air très sûrs d’eux), nous sommes contraints de quitter le parking et de repartir à la recherche d’information auprès des habitants. Deux jeunes filles ne parlant pas anglais se mettent alors en quatre pour nous aider.
Elles semblent être dans une véritable chasse au trésor et ne cessent de rire, toutes excitées d’aider deux étrangers. Elles demandent des renseignements à tous les chauffeurs que nous croisons, et après avoir été envoyés sur un parking, puis sur un autre, nous retournons là où notre guide parlant français nous avait déjà amenée. Et cette fois c’est la délivrance : le bus est arrivé !
Les jeunes filles demandent au chauffeur s’il va dans la bonne direction, et nous pouvons enfin nous installer ! Malheureusement, nous pensions partir tout de suite, mais c’était sans compter sur les coutumes russes. En effet, en Russie, c’est la rentabilité avant tout, et un minibus ne part que lorsqu’il est plein ! Cette attente peut parfois durer un très long moment…pour nous, ce ne sera qu’une demi-heure. Mais c’est déjà bien assez au vu de la chaleur qui règne dans la voiture.
Nous sommes soulagés lorsque le minibus démarre et que la ventilation se met en route. Nous pouvons alors souffler un peu et observer le paysage défiler par la fenêtre. Au bout de quelques minutes de voyage (à une vitesse folle) nous apercevons enfin le lac Baïkal.
Cette immense étendue d’eau s’étend sur des rivages bordés de petits villages qui se sont installés là, entre eau et montagne. Le lac est tellement grand qu’on a du mal à croire qu’il s’agisse bien d’un lac. Nous n’en voyons d’ailleurs pas le bout.
Nous sommes déposés à Utulik après un peu plus d’une heure de trajet.
Et déjà, nous regrettons de nous être arrêtés là. Il s’agit en fait d’un tout petit village construit le long de la route principale, sans aucune autre attraction que la vue sur la montagne, que l’on peut voir à peu près n’importe où dans cette région. Nous n’apercevons même plus le lac ! Mais surtout, nous devons maintenant partir à la recherche de notre chambre d’hôtes, alors que la nuit arrive beaucoup trop vite à notre goût.
Ayant eu le réflexe de noter l’emplacement de la chambre d’hôtes sur notre ordinateur, nous nous y rendons, confiants. Mais la ruelle dans laquelle nous nous engageons et qui se termine par la forêt n’est pas du tout rassurante. Et nous avons beau regarder chaque maison avec intérêt, nous ne trouvons la chambre d’hôtes nul part. Pensant que son emplacement n’était sans doute pas bien indiqué, nous cherchons dans les rues adjacentes. Nous trouvons une chambre d’hôtes à qui nous montrons notre réservation. La femme nous fait entrer en nous faisant un signe positif de la tête. Après quelques minutes passées pendant lesquelles nous insistions beaucoup pour savoir si nous sommes au bon endroit, elle nous avoue finalement que la réservation n’est pas pour son hôtel.
Énervés d’avoir perdu tant de temps pour rien, nous repartons à la recherche de notre chambre d’hôtes. Mais nous avons beau demander notre chemin à toutes les personnes croisées, ainsi qu’aux quelques supérettes rencontrées dans le village, personne ne semble connaître cet hôtel. La nuit tombée, dépités et vraiment pas rassurés par les gens que nous croisons dans la rue, nous nous résignons à retourner voir la femme qui nous a fait entrer dans sa chambre d’hôtes un peu plus tôt (heureusement, nous n’avions pas encore payé celle que nous cherchions).
Elle nous accueille bien entendu les bras ouverts. Nous avons une maison pour nous tous seuls, et même si nous payons le double de ce qui était prévu pour cette nuit-là, nous avons au moins la satisfaction de ne pas avoir à dormir dehors !
Le lendemain matin, la femme nous offre même quelques fruits au moment de notre départ. Avant de nous diriger vers Baikalsk, nous nous rendons à pied sur les rives du lac Baïkal qui se trouve à environ trois kilomètres d’ici. Tout le long de notre trajet, nous subissons les agressions orales des habitants du village. Ils ne parlent pas anglais mais nous comprenons quelques mots, du genre « touristes » ou encore « argent ». Certains veulent nous forcer à venir dormir chez eux, et un homme nous regarde avec beaucoup de violence et semble nous insulter sans aucune raison.
Il est vrai que nous ne nous sentons pas à notre place ici, avec nos gros sacs, nos beaux vêtements et nos chaussures de randonnée, tandis que nous passons à côté de maisons pauvres et d’habitants visiblement effarés que nous nous promenions ainsi sans chercher à dépenser le moindre centime dans leurs supérettes ou leurs maisons d’hôtes.
Mais cette situation a beau être sans doute difficile pour eux, elle est aussi très désagréable pour nous.
Nous nous dépêchons donc de rejoindre les bords du lac. Ici, nous sommes seuls et nous pouvons profiter de la belle vue, tout en continuant de regarder derrière nous de temps en temps pour être sûrs que personne ne se dirige vers nous.
Comme la veille, nous sommes impressionnés par la taille de ce lac dont la surface est d’un calme inimaginable.
Bien entendu, nous sommes heureux de pouvoir observer ce lac mythique, mais nous ne le trouvons pas si exceptionnel que ça. Pour nous, il s’agit simplement d’un très grand lac, même si son nom est sans doute connu dans le monde entier.
Nous nous installons un moment sur la petite plage de galets afin de manger les fruits offerts par notre hôte de cette nuit, puis nous rejoignons la route principale pour chercher un moyen de quitter le village.
Nous souhaitons nous rendre à Oulan-Oude, d’où nous pourrons prendre un bus en direction d’Oulan-Bator, la capitale mongole. A la gare ferroviaire, nous pouvons prendre un train en direction de Baikalsk, d’où nous pourrons sans doute trouver un autre train pour nous rendre à Oulan-Oude. Mais il n’existe que 3 trains par jour, et le prochain est dans plus de 2h. Nous nous rendons alors à un arrêt de bus le long de la route principale. Renseignés par deux américains, nous apprenons qu’il existe deux lignes de bus se rendant à Baikalsk, mais ils ne connaissent pas les horaires. Alors nous attendons, et nous en laissons passer un que nous n’avions pas remarqué car trop petit.
Plus le temps passe et plus nous sentons coincés dans ce village. Nous décidons donc exceptionnellement de faire de l’auto-stop (Baikalsk n’est qu’à 10km de là), tout en continuant à surveiller les bus. Et contre toute attente nous trouvons une voiture assez facilement. Connaissant le goût des russes pour l’argent, nous avions préparés quelques pièces dans l’une de nos poches, mais le chauffeur nous dépose dans le centre-ville sans nous demander le moindre centime !
Heureux de cette bonne expérience d’auto-stop, nous nous rendons directement à la gare. Et pour changer, nous faisons face à un nouveau problème : la fille au guichet nous explique qu’il n’existe aucun train qui peut nous conduire directement à Oulan-Oude. Elle nous propose par contre une autre solution que nous ne comprenons qu’à moitié : nous devons apparemment nous rendre au terminus de la ligne, d’où nous pourrons trouver des bus pour Oulan-Oude.
Nous acceptons et nous montons dans le train, sans être sûrs de l’arrêt où nous devons descendre. Malheureusement, après contrôle de nos tickets au bout de quinze minutes, le doute n’est plus possible : la contrôleuse nous apprend que nous avons manqué l’arrêt indiqué sur notre ticket. Nous lui expliquons que nous voulons tout de même aller au terminus, où nous sommes persuadés de pouvoir y trouver une solution, et celle-ci accepte de nous faire payer le supplément sans frais.
Puis, en discutant avec elle, nous lui demandons confirmation concernant les bus que nous pourrons y trouver pour rejoindre Oulan-Oude. Mais celle-ci ne connaît aucun bus permettant d’y aller. Elle demande même à deux gardes de la police ferroviaire qui ne connaissent pas plus ces prétendus bus.
Dépités et excédés vis-à-vis de l’accumulation de galères en Russie, nous nous préparons à descendre au terminus sans aucune idée de la façon dont nous allons nous en sortir pour rejoindre Oulan-Oude, ni de l’endroit où nous allons bien pouvoir dormir ce soir. Car le terminus n’est qu’un tout petit village, où trouver une chambre d’hôtes risque d’être très compliqué ! Et dieu seul sait à quel point nous ne souhaitons pour rien au monde errer dans les rues en Russie à la tombée de la nuit.
Mais la contrôleuse et les deux gardes semblent nous avoir pris en amitié. A l’arrivée du train, ils nous demandent de rester dans le wagon et vont demander eux-mêmes les renseignements au guichet de la gare. Ils reviennent avec une mauvaise nouvelle : le seul moyen de rejoindre Oulan-Oude est de prendre un train à Slioudianka…une ville située sur la pointe Ouest du lac Baïkal, à une trentaine de kilomètres avant la ville où nous avons dormis cette nuit !
A ce moment-là, l’état de dépit dans lequel nous nous trouvons depuis quelques jours explose. Nous n’avons plus qu’une envie : quitter ce pays de malheur très rapidement ! Oublié les bonnes expériences du début, nous ne pensons plus qu’à tous les problèmes qui semblent s’acharner sur nous depuis quelques temps. Depuis le début, nous n’avons jamais autant ressenti l’envie de ne plus rien faire !
Mais finalement, un petit miracle se produit. La contrôleuse et les deux gardes, qui avaient déjà beaucoup remonté l’image que nous nous faisions des russes avec leur envie de vouloir nous aider, nous proposent de rester dans ce train qui va repartir à Slioudianka dans pas longtemps, et ils nous offrent même le retour gratuitement !
Heureux de ne pas avoir à descendre dans ce petit village qui ne nous inspire pas confiance, nous patientons 2 heures avant que le train ne reparte en sens inverse. Durant tout le trajet, l’un des gardes restera à côté de nous, sans doute pour nous protéger de certains russes vraiment pas rassurants qui se sont installés non loin de nous.
Nous redécouvrons donc le lac Baïkal en sens inverse grâce à la voie de chemin de fer qui longe les rives du lac, et nous pouvons même observer un très beau coucher de soleil comme nous n’en avons encore jamais vu en Russie.
Arrivés à Slioudianka, les deux gardes sortent avec nous du wagon et nous escortent jusqu’au guichet où ils commandent pour nous deux billets pour Oulan-Oude le soir même. Ils demandent à l’un de leur collègue de rester à notre écoute si on a besoin de renseignements avant le départ !
C’est donc avec une certaine maladresse que nous faisons nos adieux à nos sauveurs, ne sachant vraiment pas comment les remercier de tout ce qu’ils ont fait pour nous ! La gentillesse des Russes asiatiques est décidément très différente de celle des Russes européens, et nous nous en rendons compte un peu plus chaque jour ! Et même si beaucoup d’entre eux ne nous inspirent vraiment pas confiance, il en existe toujours pour nous venir en aide, malgré la barrière de la langue.
Nous patientons jusqu’à 23h dans la gare, sous bonne garde, puis le collège des deux gardes vient nous prévenir que nous pouvons nous rendre sur le quai car le train ne va pas tarder à arriver (il nous a même fait un petit dessin pour nous expliquer comment nous rendre sur le bon quai !).
Nous passons la nuit assis dans le train, et nous arrivons un peu avant 6h à Oulan-Oude sans avoir vraiment dormis. Nous nous rendons dans le centre-ville (après avoir passé plus d’une heure à le chercher, perdus dans un quartier qui n’a pas besoin d’être traversé de nuit pour être effrayant). Ne voulant pas nous attarder trop longtemps ici, nous demandons à un couple Allemand/Canadien où se trouve la gare routière. Comme ils s’y rendaient justement, nous faisons le chemin avec eux.
Arrivés à la gare, nous trouvons directement le bus pour la Mongolie qui est sur le point de partir ! Nous nous dépêchons d’aller au guichet acheter un ticket, mais ils nous renvoient vers le bus pour payer directement à l’intérieur. Le problème, c’est que nous n’avons pas de monnaie sur nous ! Nous partons donc à la recherche d’un distributeur. Mais vu l’heure très matinale, toutes les banques sont fermées et il nous est impossible de trouver le moindre endroit pour retirer de l’argent. Nous retournons donc au bus, dans l’espoir de pouvoir peut-être payer avec la carte bleue.
Mais la question ne se pose même pas, puisque le chauffeur nous apprends qu’il ne reste plus qu’une seule place dans le bus. Et le prochain n’est que demain matin ! Résignés, nous devons donc rester une nuit à Oulan-Oude. Nous prenons un petit déjeuner dans un café avec le couple Allemand/Canadien, puis nous partons à la recherche d’un hôtel. En route, nous en profitons pour visiter la ville, assez mignonne, où nous pouvons observer la plus grande statue de Lénine au monde.
Les prix des hôtels à Oulan-Oude sont plus cher que ce que nous avons vu pour le moment. Nous prenons donc deux lits dans le dortoir d’un très bon hôtel que nous partageons avec un Coréen, très gentil. Nous avons même une cuisine à disposition ! N’ayant pas dormis la nuit dernière, et devant se lever tôt demain matin pour aller prendre le bus, nous passons l’après-midi à nous reposer, ne sortant que pour faire quelques courses.
Le lendemain matin vers 6h, nous partons en direction de la gare routière. Cette fois-ci nous nous présentons avec de la monnaie, et nous obtenons les deux dernières places du bus (tous les autres passagers étant passés par une agence de voyage, beaucoup plus cher).
Le bus part vers 7h30. Nous dormons un peu avant d’arriver à la frontière mongole vers 10h.
Depuis que nous sommes partis de France, c’est sans doute la première fois que nous sommes si pressés de quitter un pays. Nous y avons rencontré tellement de problèmes, que ce soit avec les habitants ou avec les transports en commun ! Tellement de choses se sont mal passées que nous n’arrivons même plus à les compter. Malheureusement toutes ces mauvaises choses ont quelque peu effacé tous les bons souvenirs du départ, et nous ne parvenons même plus à nous rappeler des bons moments que nous avons passés à Vyborg ou à Saint-Pétersbourg. Nous espérons simplement que la Mongolie pourra nous redonner l’envie de voyager, celle que nous avons un peu perdu lors de notre passage en Russie.
A la lecture de ces péripéties, nous comprenons mieux pourquoi la Russie ne vous a pas laissé que de bons souvenirs.
Vous avez découvert malgré tout de beaux paysages et de belles architectures avec ces églises et ces maisons en bois ! C’est de cela dont il faudra vous souvenir. Bonne continuation dans votre voyage et merci pour ces articles que nous apprécions toujours autant.
Gros bisous
Bonjour à tous les deux, et désolés pour cette réponse très tardive.
C’est vrai que la Russie est le premier vrai pays que l’on n’a pas beaucoup apprécié (hormis Saint Pétersbourg qui reste l’une des plus belles villes que l’on n’a jamais vu). Effectivement c’est des belles choses qu’on va se souvenir. Et les moins bonnes resteront tout de même une expérience !
Bisous à tous les deux !