On aurait pu penser, qu’à force de subir la corruption et les abus depuis notre arrivée en Asie du Sud Est, nous finirions par être habitués et réussir à ne plus tomber dans le panneau. Mais lorsque le chauffeur du bus nous emmenant au Cambodge nous propose de prendre nos passeports pour s’occuper lui même du passage à la frontière, pour seulement 1$ de plus, nous acceptons, sans doute trop fatigués d’avoir à se battre constamment. Surtout que le chauffeur nous promet que grâce à ça, l’attente sera beaucoup plus courte. Et comme on ne souhaite pas embêter les autres passagers, persuadés que tous sont passés par son biais, nous lui fournissons nos passeports et l’argent demandé.
Mais on le regrettera pendant longtemps ! Alors certes, on reste assis dans le bus durant le passage, mais la plupart des passagers ont finalement décidé de se débrouiller par eux même, pour moins cher que ce que le chauffeur nous avait annoncé, et surtout pour 5 minutes supplémentaires à peine. Et bien sûr, l’homme qui nous rend les passeports de l’autre côté de la frontière n’est plus le même, et celui-ci fait semblant de ne pas comprendre l’anglais pour ne pas avoir à se justifier face à nos demandes de comptes.
Nous n’avons donc d’autre choix que de nous taire et encaisser, sans aucune possibilité de se rebeller. Plus on avance sur ce continent, plus notre envie de le quitter est forte, même si on se rend bien compte de la chance que l’on a d’être ici, surtout après notre découverte du Laos et de ses merveilles.
D’habitude, nos pas nous mènent dans des endroits que l’on n’avait pas soupçonnés, comme au Laos avec les chutes Kuang Si ou encore les 4 000 îles. Mais cette fois-ci c’est différent, nous nous rendons au Cambodge dans un seul et unique but, découvrir un chef d’œuvre mondial : les temples d’Angkor. Le temps nous étant limité avant de rejoindre les parents de Florine en Thaïlande, nous nous rendons directement à la ville de Siem Reap où se situent les temples, sans prendre le temps de visiter la capitale Cambodgienne : Phnom Penh.
Une fois arrivés à Siem Reap, les ennuis continuent. L’hôtel réservé en ligne la veille nous apprend qu’il n’y a plus aucune chambre disponible, alors que nous avons déjà payé ! Heureusement, pour une fois, on ne nous laisse pas nous débrouiller par nous même puisqu’un tuk-tuk vient nous chercher pour nous emmener dans un autre hôtel, où l’on ne paye pas plus cher.
Le soir, nous nous rendons dans un restaurant où l’on découvre une mauvaise habitude du Cambodge : en tant que touriste, il nous est impossible de payer en Riel, la monnaie locale. Tout est en dollars, même les distributeurs ne nous laissent pas le choix du type de monnaie que l’on veut retirer. Et bien entendu, les commerces et restaurants nous rendent la monnaie en Riel, qui nous reste sur les bras puisque l’on ne peut pas l’utiliser ! C’est un vrai casse-tête, surtout que le restaurant dans lequel nous nous rendons le soir ne nous rend même pas l’appoint en Riel mais en Dong, la monnaie Vietnamienne (qui a beaucoup moins de valeur). Mais ça bien sûr, nous ne nous en rendons compte que bien trop tard.
Notre arrivée dans le pays commençait assez mal, et pour ne rien arranger, c’est au tour de Florine de tomber malade, sans doute à cause de la nourriture servie dans ce fameux restaurant à volonté. Le lendemain, Julien est donc obligé d’aller visiter la ville de Siem Reap seul, tandis que Florine reste couchée.
Comparé au Laos, le Cambodge semble un peu fade, mais Julien apprécie tout de même les quelques marchés et temples colorés de la ville, même si la chaleur accablante, comme souvent en Asie, ne permet pas d’en profiter pleinement.
Finalement, ce n’est que le lendemain que nous partons visiter les temples d’Angkor, même si Florine n’est pas entièrement remise. Ces temples sont tellement immenses qu’il est impensable de les parcourir à pied. Comme beaucoup de touristes nous réservons donc un tuk-tuk pour la journée, qui nous emmènera d’un temple à un autre, en attendant dehors que nous visitions à notre rythme. Nous ne payons que 15$ la journée, vraiment pas cher pour tout ce que nous allons découvrir grâce à lui !
La première étape est d’aller acheter nos pass 1 journée, où on fait longuement la queue avant de pouvoir atteindre le guichet. Nous payons 20$ par personne, mais quelques jours après notre passage, les prix ont flambés et le pass est monté à 37$ par personne ! Une chance que nous soyons passés juste avant… Puis c’est partit pour une longue balade à bord de notre tuk-tuk. Comme nous n’avons qu’une seule journée de visite, nous décidons de prendre le circuit « court », qui permet déjà de découvrir une petite dizaine de temples.
Angkor est le plus grand complexe archéologique au monde, composé d’un ensemble de ruines inscrites au patrimoine mondial de l’UNESCO. Il compte pas moins de 200 monuments et 568 sites archéologiques et fut l’une des capitales de l’empire Khmer. Les temples d’Angkor attirent plusieurs millions de visiteurs par an, principalement d’origine chinoise, et la fréquentation ne cesse d’augmenter. La conséquence, c’est que le site s’abîme, et même si le Cambodge, aidé de 16 autres pays dont la France, tentent tant bien que mal d’enrailler ce problème, certains sites sont totalement laissés à l’abandon. Car avec plus de 40 millions de dollars de recette par an, seul un quart est utilisé pour la maintenance du site.
Ayant décidé de faire le circuit court en sens inverse par rapport à tous les touristes, afin d’être plus au calme, nous commençons notre visite par ces sites laissés à l’abandon, où peu de touristes s’aventurent.
Nous découvrons donc avec étonnement l’état de délabrement des sites de Banteay Kdei, Ta Prohm, Ta Keo, Thommanon et Chau Say Thevoda. Certains sont vraiment imposants, d’autres minuscules (principalement ceux de Thommanon et Chau Say Thevoda).
Mais à chaque fois, nous sommes impressionnés par la beauté des pierres et par la nature ayant reprit ses droits sur ces ruines. Les arbres poussent à l’intérieur et sur les pierres et s’élèvent à une hauteur incroyable, pour un rendu de carte postale hors du temps, comme par exemple aux temples de Banteay Kdei et Ta Prohm.
Même si la plupart des temples ne sont plus que des ruines, certains tiennent tout de même le coup, et l’on peut les escalader (avec un peu de mal tout de même), comme celui de Ta Keo.
Après avoir passé la matinée à découvrir tous ces petits temples loin des touristes, et mangé rapidement à l’un des nombreux food-truck qui se trouvent à la sortie de chaque temple (collés aux nombreuses boutiques de souvenir), nous nous attaquons à l’un des sites les plus imposants d’Angkor : Bayon.
Nous avions déjà été impressionnés par notre découverte des petits temples durant la matinée, mais à l’arrivée à Bayon nous sommes totalement bouche-bée. Le temple est extraordinaire et dix fois plus grands que ceux que nous avons vu jusque là.
Sa particularité est ces centaines de têtes de Bouddha incrustées dans chaque parcelle de mur composant le temple. En en trouve partout, et les plus impressionnants sont sans doute ceux qui dominent le site.
Le parc de Bayon recèle également de nombreux autres petites perles, que l’on découvre avec toujours autant de plaisir au milieu des immenses arbres caractéristiques des temples d’Angkor.
En tout nous restons plus de deux heures à visiter le site dans son ensemble, tandis que notre chauffeur nous attends bien à l’ombre dans son tuk-tuk.
Nous regrettons vraiment de ne pas pouvoir rester encore plus longtemps sur ce site, mais une autre montagne de pierres nous attends et pas des moindres. Alors que le tuk-tuk s’éloigne de Bayon, on ne peut s’empêcher de jeter un dernier coup d’œil à cette merveille archéologique.
Avant de nous attaquer à la découverte du symbole des temples d’Angkor, nous faisons un petit détour pour aller admirer le temple de Baphuon.
Ce temple se distingue vraiment des autres par sa particularité. En effet au premier coup d’oeil, il semble normal, pas plus exceptionnel que tous les autres que l’on ait pu voir précédemment. Mais quand on y regarde de plus près, on voit que l’ensemble du temple représente en fait un bouddha couché, bien caché derrière toutes ces pierres. C’est impressionnant !
La journée touche à sa fin, et pour finir en beauté, nous nous rendons au temple le plus connu et peut-être le plus incontournable : Angkor Wat. Ici, tout est différent. Les milliers de touristes semblent tous s’être donnés rendez-vous au bord de ce lac, éclipsant totalement les autres merveilles des temples d’Angkor. De plus, à l’inverse des autres temples découverts ce jour-là, Angkor Wat semble dans un état irréprochable.
Comme il s’agit du temple le plus visité à Angkor, le Cambodge n’a pas lésiné sur les moyens pour le rendre le plus beau et le plus propre possible. On y accède via une grande allée dégagée.
L’entrée de Angkor Wat a beau être majestueuse, nous sommes assez déçue de ce que nous découvrons à l’intérieur. Certes ce temple est vraiment beau, et on aurait sans doute été très impressionnés si nous avions commencé notre journée de visite par là. Mais après la visite de Bayon, tout nous semble moins exceptionnel.
Nous faisons tout de même 45 minutes de queue afin de pouvoir atteindre le sommet, et découvrir avec le recul que l’ensemble est quand même vraiment plus grand que Bayon.
Nous finissons notre visite par une terrasse sur laquelle nous découvrons de magnifiques gravures, ainsi que des représentations de trompes d’éléphants que l’on se plaît beaucoup à admirer.
Puis il est temps de rentrer à l’hôtel. Nous avons passé la journée entière sur ce site qui faisait partie de notre Top 5 des choses à voir dans le monde. Nous avons été vraiment sous le charme de ce site incroyable qui mérite vraiment son classement au patrimoine mondial de l’UNESCO, même si le nombre de touristes présents ce jour là était un peu trop élevé pour pouvoir en profiter au maximum. Il est vrai qu’une journée, c’est un peu court pour voir toutes les merveilles que recèlent les temples d’Angkor. Mais nous avons pu en admirer ce qui en est déjà une très grosse partie, avec un magnifique coup de cœur pour le temple Bayon ! Il s’agit réellement d’une des plus belles choses que l’on ait vu dans le monde à cet instant, et nous ne regrettons absolument pas notre court passage au Cambodge.
Nous profitons de notre dernière soirée dans le pays pour nous promener dans les rues de Siem Reap et en découvrir ses illuminations de nuit.
Et oui, après seulement 3 jours nous devons déjà repartir, et nous le regrettons vraiment après ce que nous venons de voir. Surtout que le voyage jusqu’à la frontière Thaïlandaise sera une nouvelle fois semée d’embûches.
Le trajet vers Bangkok ayant été organisé auprès d’une agence locale, on nous trimballe de voiture en bus durant toute la matinée, nous donnant même des étiquettes à mettre autour du cou avec le nom de notre destination finale. Finalement, on nous dépose à la frontière côté Cambodgien avec nos affaires, en nous expliquant que nous devons nous débrouiller pour passer la frontière, et trouver notre bus de transfert de l’autre côté.
Il se trouve que le poste frontière est situé en plein milieu d’une ville, séparée entre deux pays. On obtient très rapidement (et gratuitement) notre tampon de sortie du Cambodge, puis il nous faut marcher dans la ville pour chercher désespérément le poste frontière Thaïlandais, se trouvant dans une autre rue, sans aucune indication précise.
Là, on fait la queue dans une chaleur accablante, où tout le monde tente de vain de s’hydrater pour ne pas suffoquer, et où les asiatiques tentent par tous les moyens de doubler tout le monde sans forcément s’en cacher. Les esprits s’échauffent rapidement, mais finalement, après plus de 2h d’attente, nous pouvons enfin respirer de nouveau, avec en poche nos tampons d’entrée en Thaïlande, également gratuits.
Puis, on nous fait attendre deux nouvelles heures avant de pouvoir remonter dans un bus en direction de Bangkok, où nous n’arrivons que vers 21h, avec encore presque 2h d‘embouteillages pour atteindre le centre-ville. En tout, nous avons eu plus de 4h de retard sur l’horaire prévu, sans aucune explication ni aucune excuse.
Vu l’heure, nous devons donc nous rabattre sur le seul hôtel proposant encore des places en dortoir, et même si nous payons extrêmement cher pour l’Asie du Sud-Est, nous n’avons pas vraiment le choix.
Mais enfin, après cette très longue journée nous voilà enfin arrivés dans une nouvelle étape de notre voyage : la Thaïlande, pays dans lequel nous serons rejoins dés le lendemain matin par les parents et la sœur de Florine ! Encore de bons moments en perspective…
Bravo pour votre TOP 5, cela mérite le détour dommage que l’on ai pas eu plus de temps pour vous y accompagner ,malgré vos péripéties pour rentrer et sortir du Cambodge. Tout cela avant de retrouver les parents de Florine et sa soeur en Thailande.