Après notre départ de Geiranger, nous sommes une fois de plus obligés d’emprunter un ferry afin de traverser un nouveau fjord, et ce ne sera malheureusement pas le dernier que nous aurons à emprunter durant notre passage dans ce pays ! Une norvégienne nous conduira ensuite jusqu’à Verdal.
Il s’agira de notre seule rencontre norvégienne de la journée, puisqu’après les allemands, les chinois et la serbe nous aillant conduit jusqu’à Bergen, nous rencontrerons ensuite une famille de Suisse, puis un français de Strasbourg avec qui nous roulerons jusqu’à Andalsnes. Nous passerons un très bon moment avec lui sur la plus belle partie de la route des trolls (malheureusement peu visibles à cause de la couche de nuages particulièrement bas ce jour-là).
Nous lui proposerons de passer la soirée ensemble, mais ne souhaitant pas emprunter la même route que nous pour se rendre dans le Nord, il refusera et nous laissera dans le centre-ville d’Andalsnes afin de continuer sa route.
Pour notre part, la soirée commençant déjà à être bien entamée, nous décidons de frapper aux portes. Nous nous éloignons légèrement du centre afin d’essayer dans un quartier résidentiel, où nous serons accueillis dès la deuxième maison chez Monika et son mari américain Kyle. Ce couple très souriant nous autorisera tout d’abord à planter la tente dans le jardin. Puis en discutant, ils nous laisseront finalement poser nos affaires dans une chambre à l’étage ! Ils nous feront même réchauffer le reste de leur repas du soir, particulièrement bon. Nous passerons une excellente soirée en leur compagnie. Kyle nous parlera beaucoup de son passé aux Etats-Unis, et Monika nous montrera tous ses magnifiques dessins, qu’elle peut passer des heures à peaufiner jusqu’à la perfection.
Cette superbe expérience nous remontera le moral après toutes les galères que nous avions subis ces derniers jours, et c’est en pleine forme que nous continuons notre route le lendemain matin, après avoir visité quelques instants la ville. Avec de nouveaux bateaux de croisière se dessinant au milieu du Fjord, cette ville ne sera pas vraiment un régal pour les yeux.
Nous y découvrirons seulement un endroit très atypique à côté du port : une église installée dans un ancien wagon ! Il fallait y penser…
Puis nous empruntons de nouveau un ferry avant de nous retrouver à Molde, dans la voiture d’un propriétaire d’un grand hôtel-restaurant. C’est à Molde que nous ferons la rencontre de Jean, sans doute l’une des meilleures que nous ayons pu faire depuis le début de notre voyage !
Jean est électricien de la route, et nous passerons l’ensemble de l’après-midi avec lui, à sillonner les tunnels dans lesquels il doit vérifier le bon fonctionnement des téléphones de secours. Aillant l’après-midi entière pour ne vérifier qu’une petite dizaine de tunnels, il nous proposera très gentiment de nous faire une visite guidée de cette région (tout en continuant à exercer son travail bien entendu) !
Il nous fera pénétrer dans la zone de service et nous montrera le trou d’évacuation d’eau d’un tunnel…il ne faut vraiment pas avoir le vertige pour voir ça tous les jours ! En parlant de vertige, il nous proposera également de monter tout en haut d’un pont suspendu, à environ 100 mètres de hauteur ! Rien ne l’oblige à y aller ce jour-là puisqu’aucun travail ne l’y attends, mais comme il a les clés du pont et visiblement du temps à perdre…Nous acceptons avec quelques angoisses, qui se verront justifiées lorsque nous apercevons les quelques 300 marches que nous aurons à monter pour arriver tout en haut.
La montée est éprouvante, et une fois arrivés au sommet, la hauteur nous donne des frissons, mais la vue est saisissante !
Nous n’y restons pas longtemps, car il ne faut tout de même pas oublier le travail ! Il nous fera tout de même prendre la route touristique, celle qui longe la côte entre les villes d’Eide et d’Averoy, et qui n’est pas du tout prévue dans son programme. Cette route côtière de 8km, nommée « la route de l’Atlantique », est très connue pour ses 8 ponts reliant de minuscules îles et récifs, donnant un aspect très aérien à cette zone.
En observant des images aériennes sur internet, cette route nous avait toujours paru extraordinaire, et c’est appareil photo et caméra bien ancrés dans la main que nous nous engageons sur cette route mythique.
Malheureusement, la beauté de la route n’est pas la même lorsque l’on se trouve dessus ! Bien entendu la côte est magnifique, et le soleil ce jour-là accentue la chance de se trouver ici. Mais en aucun cas nous ne nous rendons compte que nous passons sur des dizaines d’îlots, par des ponts successifs. Nous avons seulement l’impression d’emprunter des ponts au-dessus de l’eau, sans trop savoir ce qui les différencie des autres, hormis leurs formes parfois très étranges !
C’est donc très déçus que nous quittons cette petite portion de route, avec seulement en tête la phrase « c’est tout ? » qui tourne en boucle. Tant pis, pour nous réconforter, nous pouvons profiter de très bonnes glaces offertes par Jean, et dégustées sur la terrasse du café. Des glaces que nous aurons d’ailleurs à peine le temps de manger vu la chaleur !
Mais Jean n’en n’a pas fini avec sa générosité, puisqu’il nous fera emprunter un nouveau ferry avec sa carte d’entreprise. Nous n’aurons donc pas à payer pour cette traversée, et il nous offrira même des sandwichs à bord, et des boissons à la sortie du ferry ! Difficile de le remercier de tant de gentillesse et de l’excellente après-midi que nous avons passée avec cet électricien au grand cœur ! C’est donc très difficilement que nous lui disons au revoir dans le centre-ville de Surnadalsora, où il nous déposera finalement en fin d’après-midi avant de rentrer chez lui.
Que de souvenirs gravés en une seule après-midi ! Après la très belle rencontre de la veille puis celle-ci, difficile d’imaginer que quelques jours avant nous étions totalement désespérés, dans la neige et le froid à ne trouver personne avec qui partager de bons moments !
Nous espérons alors que la suite sera aussi simple et agréable ! C’est avec cet espoir en tête que nous commençons nos recherches d’un toit pour la nuit. Nous nous retrouvons à discuter avec plusieurs femmes prenant l’apéritif sur la terrasse. Nous leur expliquons notre démarche, et l’une des femmes, Elsa, partira appeler son fils, qui acceptera de nous loger avant même de nous rencontrer ! Elle nous conduira donc chez lui en expliquant que celui-ci ne rentrera que tard dans la soirée mais qu’on peut tout de même planter la tente dans son jardin, et utiliser la maison qu’il loue à son frère juste à côté. En effet le fils vit sur les hauteurs de la ville, et possède un immense terrain agricole avec deux maisons.
Malheureusement, Elsa ne retrouvera pas les clés de la maison secondaire, et nous laissera là en nous promettant de revenir une fois qu’elle les aurait trouvés. Nous installons donc notre tente, puis nous patientons en jouant aux cartes. Finalement, ce ne sera pas uniquement les clés qu’elle nous renverra par le biais de deux de ses collègues infirmières, mais également un sac de course rempli à ras-bord de nourriture, ainsi qu’une pizza !
Une fois de plus, il nous est très difficile d’accepter tant de cadeaux ! La générosité des norvégiens est sans pareil et nous ne savons comment les remercier !
Durant la soirée, nous ferons également la connaissance du frère de notre hébergeur d’un soir, Ola, qui vit dans la maison dont nous avons accès à la salle de bain. Ola étant champion de tir de Norvège dans sa catégorie, il nous ferra essayer son fusil pour quelques tirs (peu convaincants pour nous, hormis pour Julien qui ne se débrouillera pas si mal que ça) !
Nous passerons une très bonne soirée avec lui, et nous lui laisserons une grande partie des courses offertes par Elsa (comme des produits frais que nous ne pouvons malheureusement pas emporter dans nos sacs) !
Le lendemain nous aurons de nouveau la chance d’apprécier la générosité norvégienne grâce à Ola. En effet, sans réfléchir, il prendra une journée de repos afin de nous faire visiter les alentours ! Il nous conduira dans son coin de chasse favori, ainsi que dans la forêt où il nous montrera de très belles cascades !
Nous aurons ensuite la chance d’être conduits jusqu’à son entreprise familiale de nourriture pour animaux de ferme, dont sa mère est la patronne et qui a été créée il y a plus de 13 générations.
Tove, la mère d’Ola, nous proposera de la suivre dans une église un peu plus loin, dont elle a les clés et qu’elle ouvre aux visiteurs de passages une fois par semaine.
Nous aurons la chance d’avoir une visite guidée de l’église, ainsi que dans des endroits normalement interdits aux visiteurs, y compris le clocher !
Une visite vraiment très enrichissante et insolite, qui restera autant dans nos mémoires que toutes les belles choses et belles personnes que nous avons la chance de connaître depuis quelques jours.
Nous restons quelques heures dans cette église à discuter avec Ola et Tove, ainsi qu’avec leur amie Brette venue les aider pour accueillir les visiteurs.
Nous mangerons des gaufres et de la confiture maison préparés par Tove (un vrai régal !) puis Ola nous proposera de nous aider une nouvelle fois dans notre voyage, en nous conduisant directement à Trondheim, à environ 120km de là ! Une vraie chance pour nous car la pluie redouble d’intensité depuis hier soir, et faire du stop dans ses conditions est très compliqué ! Nous acceptons donc avec plaisir sa proposition, et nous nous dirigeons vers cette grande ville, les poches pleines de petits cadeaux de leur entreprise, ainsi qu’avec deux numéros à appeler pour des contacts à Trondheim !
Ola nous déposera dans le centre-ville, où nous lui dirons au revoir avec un pincement au cœur.
Nous visiterons très rapidement la ville, avec son petit centre médiéval très mignon et sa belle église malheureusement payante.
Nous attendrons toute l’après-midi des nouvelles des deux contacts donnés par Tove pour nous accueillir à Trondheim, mais qui n’aboutiront malheureusement pas. Mais qu’importe, puisqu’une fois de plus nous serons accueillis dans la première maison où nous frapperons à la porte. Nous planterons la tente dans le jardin, et nous passerons la soirée avec Johan, le fils de la famille (les parents étant absents et la sœur recevant des amies). Nous aurons l’occasion de laver nos vêtements ainsi que de sécher nos chaussures mouillées du matin dans une machine vraiment très étrange…
Nous passerons une très bonne soirée à discuter avec lui avant de repartir le lendemain matin.
Nous nous arrêtons dans un quartier que nous n’avions pas prit le temps de visiter la veille, et qui s’avèrera être vraiment magnifique : le quartier Nygata.
Il s’agit en effet de plusieurs centaines de maisons sur pilotis construites le long du canal, avec une succession de couleur incroyable.
Nous nous rendons ensuite sur les hauteurs de la ville (que certains montent d’une façon très originale…).
Nous visitons l’ancienne forteresse, aujourd’hui transformée en musée militaire gratuit, qui semble restée telle quelle depuis sa construction, puisque l’on peut sentir les planches du sol bouger dans les étages !
Puis il est temps pour nous de quitter cette jolie ville. Nous trouvons assez rapidement une voiture, qui nous conduira à environ 120km, à Steinkjer, directement dans une zone résidentielle afin de nous éviter de chercher trop longtemps notre hôte du soir. Et comme nous sommes décidément dans une période extrêmement facile pour nous, nous trouvons une fois de plus un logement en quelques minutes seulement, chez Kenneth, américain directeur d’une salle de sport.
Non content de nous offrir un très bon lit, il nous offrira également une immense pizza rien que pour nous, ainsi que de nouveaux piquets pour notre tente, un kit de réparation pour le matériel de camping, des paires de chaussettes, ainsi qu’un sous-pull et un sous-pantalon chauds pour Florine. Durant la soirée nous irons également boire un thé et prendre une collation chez une amie à lui, avant de nous coucher vers 1h du matin.
Le lendemain, Kenneth doit prendre l’avion pour la Pologne. N’étant pas prêts au moment de son départ, il nous demandera de prendre notre temps et nous laissera à l’intérieur de sa maison sans aucune hésitation jusqu’à ce que nous soyons prêts, en nous montrant comment verrouiller la porte au moment de notre départ. Avant de partir, il nous offrira même quelques aliments pour notre repas du midi.
Quel plaisir de pouvoir continuer à partager notre expérience avec des personnes si généreuses que Kenneth ! Et ce jour-là nous regretterons de ne pas avoir eu la possibilité de rester plus longtemps avec lui. En effet, nous passerons l’après-midi à tenter de faire du stop, abrités sous une station essence où personne ne s’arrête, tandis qu’une tempête s’abat sur la ville. Une fois la pluie calmée, nous nous installons de nouveau sur la route et trouvons une voiture nous conduisant directement dans le petit village de Grong, après tout de même 3h30 d’attente !
Heureusement, la Norvège continuera à être très accueillante avec nous, puisqu’une fois de plus nous sommes invités à dormir chez Andreas, apprenti charpentier, après seulement quelques minutes de recherche à Grong. Il nous montrera une cascade très sympathique à quelques kilomètres de chez lui (où nous apercevrons 2 saumons sautant au-dessus de l’eau. Vraiment très impressionnant à voir) ! Puis nous passerons une très bonne soirée en sa compagnie, ainsi que celle de son chat très joueur !
Le lendemain, nous aurons de nouveau quelques difficultés avec le stop (c’est sûrement le prix à payer lorsque les soirées chez les locaux se passent parfaitement bien) ! Nous attendrons en effet 2h avant qu’un groupe d’ami ne nous emmène que quelques mètres plus loin, après s’être rendu compte que ce n’était pas leur route. Sur ce nouveau spot, nous attendrons de nouveau 30min, avant qu’un homme ne nous emmène à Trofors, juste avant une tempête que nous avons vraiment évité de justesse ! Il nous fera prendre une petite route peu touristique afin de nous montrer la côte assez jolie. Malheureusement il roulera beaucoup trop vite pour que nous puissions en profiter pleinement !
Après Trofors, nous sommes déposés dans le centre de Mosjoen par un jeune Hollandais qui travaille en Norvège quelques mois en tant que livreur de fruit.
Mosjoen nous prouvera une fois de plus que les grandes villes en Norvège sont à éviter lorsque l’on veut voir des belles choses ! En effet la ville est bâtie sur les abord d’une usine d’une taille inimaginable en France ! Nous quittons donc très rapidement cette ville dans le camping-car d’un couple d’italiens : Elisa et Andrea. En discutant avec eux, nous apprenons qu’ils se rendent également aux îles Lofoten. Nous restons donc avec eux pour la soirée et la nuit, dans la ville de Mo i rana où nous dormirons dans le camping-car garé au bord de l’eau.
Nous passerons une très bonne soirée en leur compagnie, ainsi qu’une très bonne journée le lendemain. Le matin Andrea ramènera de sa pêche une dizaine de gros poissons, qu’Elisa découpera à côté du camping-car, pour le plus grand déplaisir de tout le monde, surtout avant le petit déjeuner !
Sur notre route en direction des îles Lofoten, nous ferons un arrêt sur la ligne du cercle polaire, très touristique pour pas grand-chose. Mais impossible de s’arrêter ici sans faire comme l’ensemble des autres touristes : se prendre en photo sur cette ligne, au nord de laquelle nous pourrons peut-être observer le soleil de minuit.
Arrivés à Bodo pour prendre le ferry en direction des Lofoten, nous nous rendons compte que le prochain ferry n’est qu’à 1h du matin, et que nous arrivons là-bas au beau milieu de la nuit. Nous faisons donc nos au revoir à Elisa et Andrea qui décident d’attendre ce ferry, et nous partons chercher un endroit pour dormir.
Nous trouvons de nouveau un jardin où planter notre tente en quelques minutes, chez Sarah et son mari. Nous aurons le droit à un bon petit repas avant de se coucher tôt.
Le lendemain nous souhaitons en effet prendre un ferry assez tôt, afin de profiter au maximum des mythiques Iles Lofoten que l’on attend avec impatience depuis si longtemps !
Merci pour toutes ces belles images et bonne découverte du Japon 😉 Bises.
Bonjour Patricia !
Merci beaucoup de continuer à nous suivre ! Le Japon est maintenant fini ! Nous y avons passé des moments extraordinaires. Maintenant il est temps de visiter Taïwan !
Bisous à toute la famille et à bientôt !
Florine